Le problème des glissements de terrain est devenu un phénomène «d'apparence» naturelle. L'étude d'expertise à laquelle participaient des spécialistes français et allemands, démontrait déjà dans les années 1970, que Constantine est une ville «sismique» à haut risque, et devait nécessiter une sérieuse prise en charge. Cette étude avait pour objectif d'établir un rapport qui explique dans le détail, définit le phénomène de glissement de terrain, qui menace une vieille ville de 2500 ans. Malheureusement, rien ne se fera. Les autorités locales ne se pencheront sur l'épineux problème que des années après. La direction de l'urbanisme afin de remédier à ce phénomène avait organisé plusieurs rencontres. 20 organismes, locaux, nationaux et étrangers y prenaient part à chaque fois, aux côtés de spécialistes et d'experts en matière de glissement de terrain et d'aléas sismiques. Le projet inhérent à la lutte contre les glissements de terrain et les moyens mis en oeuvre en vue d'atténuer ces redoutables effets et de les contrecarrer abordés lors de ces rencontres ont permis aux différents organismes d'établir des rapports chacun dans sa spécialité. L'entreprise française EEG - Simecsol spécialisée dans l'étude des sols, pour une meilleure connaissance du phénomène a fourni un rapport d'expertise avec des explications bien définies sur le plan géologique, géomorphologique et hydrogéologique. M.Monc Pomet relevant de cette entreprise a développé sur un chapitre les problèmes liés aux sites de la ville de Constantine en vue d'une étude plus détaillée. Toutes ces données présentées par les différents organismes sont à l'étude. L'objectif, aujourd'hui des autorités locales est «double». D'abord l'établissement d'un diagnostic précis relatif au phénomène, ensuite la proposition des mesures à entreprendre en pareille circonstance. Mais cela ne suffit pas. En effet, contrairement à ce que pensent certains observateurs, ce que savent les autorités sur le phénomène est superficiel. Seule une étude plus approfondie pourrait informer sur l'étendue de la superficie concernée par le phénomène et la nature de celle-ci. Les experts n'ont pas manqué dans leur rapport établi dans ce contexte de développer le phénomène sous différents angles, en faisant ressortir les sites frappés de plein fouet par les glissements de terrain. Cinq zones ont été inventoriées. Il s'agit du boulevard Belouizdad et ses environs immédiats, le quartier de Bellevue, la cité du 20-Août, le Ciloc, la cité Boussouf, le quartier Boudo et le site supportant l'université Mentouri. Depuis quelques années, plusieurs chantiers ont été lancés avec la constitution d'une banque de données notamment, dans la zone Belouizdad, Bellevue et la vieille ville. Pour les Constantinois, le problème des glissements de terrain est devenu un phénomène «d'apparence» naturelle. Tel est le cas de la cité Boussouf qui, à peine inaugurée, on y signale déjà l'apparition de plusieurs fissures. A titre d'exemple, à l'école Abdallah 80 % de la surface de la cour est menacée. De l'avis des ingénieurs, le phénomène est causé par l'écoulement d'eau. Les fissures constatées à Boussouf n'ont pas besoin de retouches comme le pensent certains, mais d'une étude, surtout que leur profondeur ont dépassé les 20 cm. Boussouf n'est pas le seul exemple. La cité universitaire Nouhas-Nabil en est un autre. Inaugurée en 1969, cette cité est aussi sérieusement menacée, celle du 20-Août également. Apparemment, et en dépit des efforts fournis par les responsables locaux, la résorption de ce phénomène n'est pas pour demain. Constantine constituera, peut-être dans le futur une ville à haut risque pour tous ses habitants, sachant qu'elle est également menacée par les tremblements de terre.