Les envois de fonds des migrants vers leur pays d'origine devraient reculer de 14% par rapport à l'avant-pandémie. Les envois d'argent des Algériens établis à l'étranger vers l'Algérie représentent à peine 1,1% du produit intérieur brut (PIB). Le montant des transferts de fonds de la diaspora algérienne vers son pays d'origine devrait ainsi régresser à 1,643 milliard de dollars cette année, estime la Banque mondiale dans une récente note d'information. Les données de la Banque mondiale font ressortir que les envois de fonds vers l'Algérie ont observé une tendance stable autour de 1,8 milliard de dollars entre 2017 et 2019. Ils avaient atteint un pic de 2,45 milliards en 2004, avant de reculer en 2015 à 1,997 milliard de dollars et à 1,989 milliard de dollars en 2016. Dans le monde, alors que la pandémie de Covid-19 et la crise économique continuent de s'étendre, les envois de fonds des travailleurs migrants vers leur pays d'origine devraient reculer de 14% d'ici à 2021 par rapport à l'avantpandémie en 2019. Les transferts d'argent vers les pays à revenus faible et intermédiaire devraient se replier à 508 milliards de dollars en 2020, en recul de 7%, avant de connaître un nouvel effondrement en 2021, à 470 milliards de dollars (-7,5%). "L'atonie de la croissance économique, l'insuffisance des niveaux d'emploi dans les pays d'accueil des migrants, la faiblesse des cours du pétrole et la dépréciation des monnaies des pays d'origine des transferts d'argent par rapport au dollar expliquent en grande partie ce déclin", explique la Banque mondiale. Selon cette dernière, les envois de fonds devraient reculer dans toutes les régions en 2020 et 2021. Les transferts d'argent vers la région Moyen-Orient et Afrique du Nord devraient chuter de 8% en 2020, à 55 milliards de dollars, pénalisés par le ralentissement durable attendu de l'économie mondiale. "Avec l'affaiblissement des cours du pétrole et le ralentissement économique dans les pays du Golfe, les remises migratoires vers les principaux pays bénéficiaires se tasseront", prévoit l'institution de Bretton Woods. Malgré ce recul attendu, "les remises migratoires devraient constituer une source de financement extérieur encore plus importante pour les pays à revenus faible et intermédiaire en 2020", estime la Banque mondiale. Ces transferts ont atteint un niveau record de 548 milliards de dollars en 2019, dépassant les investissements directs étrangers (534 milliards de dollars) et l'aide publique au développement (environ 166 milliards de dollars). Les IDE étant appelés à se contracter encore plus nettement, l'écart avec les envois de fonds devrait continuer de se creuser. Selon la base de données de la Banque mondiale sur le coût des envois de fonds (Remittance Prices Worldwide), le coût moyen d'un transfert de 200 dollars à l'échelle mondiale s'établit à 6,8% au troisième trimestre 2020. L'Asie du Sud continue d'être la région la moins chère (5%), contrairement à l'Afrique subsaharienne qui détient toujours le record (8,5%). Les banques restent le canal le plus coûteux, avec un tarif moyen de 10,9%, devant les bureaux de poste (8,6%), les organismes de transfert de fonds (5,8%) et les opérateurs de téléphonie mobile (2,8%). Bien qu'ils soient les moins chers, les opérateurs de transfert de fonds et les opérateurs mobiles rencontrent des difficultés croissantes, les banques fermant leurs comptes pour réduire les risques de non-respect des mesures de lutte contre le blanchiment d'argent et des normes contre le financement du terrorisme. Meziane Rabhi