Dans un discours prononcé hier à l'hôtel el-Aurassi sur la pensée politique algérienne de 1830 à 1962, le chef de l'Etat est revenu sur la décennie noire qu'a vécue le pays et évoqué les perspectives de développement du pays. “L'Algérie se lancera dans la bataille du développement, soucieuse de se libérer du cauchemar de la dette extérieure. Notre pays, qui aspire à atteindre un PIB de plus de 100 milliards de dollars à la fin de cette décennie, envisage également de réduire sa dette extérieure à moins de 10 milliards de dollars pour la même période”, a déclaré Bouteflika avant d'ajouter que le pays a réduit sa dette extérieure qui était de l'ordre de 30 milliards de dollars pour la ramener à moins de 20 milliards de dollars et en améliorant sa sécurité financière par des réserves de changes décuplées. En livrant à l'occasion des chiffres concernant le développement, le chef de l'Etat a indiqué que le taux de chômage a été ramené de 30% à moins de 17 % et que la croissance économique dépasse aujourd'hui les 5% après plusieurs années de stagnation. “Il va sans dire que le PIB a doublé, en cinq ans, passant de 48 à 84 milliards de dollars”, a-t-il dit. Le président de la république a annoncé la mobilisation par l'Etat d'importants fonds estimés à plus de 2 300 milliards de DA, soit 30 milliards de dollars, auxquels viennent s'ajouter les 15 milliards de dollars d'investissements nationaux et étrangers. “Ces dépenses sont appelées à se multiplier pour atteindre, durant les cinq années à venir, 4 200 milliards de DA, soit 55 milliards de dollars, auxquels viendront s'ajouter près de 40 milliards de dollars d'investissements nationaux et étrangers”, a-t-il précisé avant de souligner que ces moyens nous permettront aussi de créer, durant la même période, plus de 450 000 nouvelles places pédagogiques au profit de l'enseignement supérieur pour porter ce nombre à 800 000 places au terme de cette décennie, soit plus de 130 % des capacités nationales enregistrées en 1999. “Durant cette même période, notre pays se dotera de dix nouveaux barrages pour augmenter, d'ici à 2009, nos capacités de réserves de 50 % par rapport à 1999. Mieux, l'Algérie compte réaliser 11 stations de dessalement d'une capacité globale de 1 million de m3/j. Ces projets permettront d'alimenter en eau potable l'ensemble des populations du littoral. Une projection qui a déjà pris forme partiellement dans la région d'Oran”, a-t-il également ajouté. Concernant le secteur privé, le chef de l'Etat a déclaré que le capital privé national bénéficiera chaque année de plus de soutien pour l'investissement dans la mise à niveau des entreprises et le développement des régions situées à l'intérieur du pays. Ainsi, nous prévoyons la création de 100 000 entreprises durant ce quinquennat. “Cet effort, conjugué aux différents types de soutien à la création d'emplois au profit des chômeurs, permettra à notre pays de créer au moins 2 millions d'emplois nouveaux, ce qui engendrera une nouvelle baisse du taux de chômage qui atteindra à la fin de cette décennie environ 10%”, a-t-il dit Quant à l'apport des investissements étrangers, le président de la république a estimé qu'il a atteint 15 milliards de dollars entre 1999 et 2004. Un apport appelé à franchir le seuil de 40 milliards de dollars durant le quinquennat en cours. Pour le revenu annuel, le chef de l'Etat a indiqué qu'il était de 1 623 dollars en 1999 et de 2 600 dollars en 2004, et qu'il est appelé à dépasser les 3 000 dollars en 2009. “Cette croissance évolue dans un cadre macroéconomique stable : l'inflation approche les 3,5 % et devra se maintenir à ce niveau. Les réserves de changes, qui avoisinaient les 4 milliards de dollars fin 1999, ont atteint 40 milliards de dollars fin 2004”, a conclu le président. Synthèse R. N.