Souvent ce sont des personnes qui ne sont pas dans le besoin qui bénéficient de logements sociaux. «Tous les Algériens sans exception doivent faire du développement de leur pays la mère des priorités. Réglons d'abord nos problèmes internes, mettons en oeuvre les réformes nécessaires avant de s'engager dans des batailles qui ne nous concernent pas au sein des différentes entités internationales». C'est ce qu'a déclaré hier, le président de la République dans un discours prononcé, à l'occasion de l'ouverture des assises de l'architecture en Algérie, organisées à l'hôtel El Aurassi. Abdelaziz Bouteflika est sorti du texte écrit pour l'occasion afin d'appeler les citoyens à assumer leur entière responsabilité, la classe politique en premier lieu. Sans citer aucune partie, le président, semblait s'attaquer aux partis de l'opposition, en évoquant les Organisations internationales à vocation politique dont font partie plusieurs associations comme le PT ou encore le FFS et le RCD. Le président est revenu sur le chapitre de la sécurité, afin d'inciter les Algériens à se mobiliser pour vaincre ce fléau, après avoir vaincu «le terrorisme et la haine». Ce n'est pas la première fois que M.Bouteflika insiste sur ce point. Devant les walis, il avait mis en garde contre le faite que le pays «qui a combattu le terrorisme refuse de tomber dans le piége du banditisme». Bouteflika s'est montré très critique sur ce dossier: «Quand le peuple est dans le vrai on ne peut que l'applaudir, mais c'est loin d'être le cas. Chacun doit s'impliquer dans le combat contre l'insécurité». Dans un autre chapitre, il a stigmatisé les élus qui ne jouent pas, dans la majorité des cas, leur rôle dans la gestion des problèmes, auxquels fait face le citoyen, principalement, le phénomène de la crise du logement. «Souvent ce sont des personnes qui ne sont pas dans le besoin qui sortent sur la liste des bénéficiaires de logements». Le président a plaidé pour une meilleure transparence et a exhorté les administrations et notamment les élus à jouer leur rôle «correctement» dans le respect du cadre de vie et architectural des constructions. Pour le président Bouteflika, «il faut impérativement rompre avec les approches inadaptées et dangereusement perverses et se mettre progressivement en phase avec tout ce qu'impliquent, aujourd'hui, notre condition collective et les attentes individuelles légitimes». Il s'agit donc de revisiter, dans une perspective d'ensemble, les dépositions et les instruments qui encadrent et organisent le développement et la gestion du cadre urbain afin de les adapter à ces exigences. Il a, en revanche, exprimé son mécontentement quant à la manière dont sont gérés certains projets de construction, particulièrement en ce qui concerne le cadre de vie. «Des cités entières qui n'ont pas bougé d'un iota depuis plusieurs années, et cela fait mal au coeur. On apprend simplement que les prix deviennent excessifs», a indiqué le président Bouteflika à l'adresse des opérateurs, ajoutant que le pays «a besoin d'une dynamique pour rattraper le temps perdu par rapport à ce que nous étions et aussi par rapport au fait que nous avons stagné au moment où les autres ont progressé». Enfin, le chef de l'Etat a souligné le rôle «fondamental» des architectes dans la rupture avec les «réalisations sommaires» du passé.