Dans son meeting, organisé jeudi à la maison de la culture Abdelkader Alloula de Tlemcen, à l'intention des militants de son parti, Aboudjera Soltani s'est attaqué à la politique sociale du pays en martelant : « Dans ses grandes batailles de développement, l'Algérie a perdu celle du social. » Et d'argumenter : « la rentrée scolaire oblige, l'enseignant algérien est sinistré. La situation sociale du professeur est le modèle de précarité de toutes les franges de la société. » Mais, qu'est ce le système éducatif pour le premier responsable du HMS ? Se référant aux acquis de la révolution de libération, M. Soltani, qui évoquera les différents échecs de l'école, rappellera que « la volonté révolutionnaire a permis aux enfants du peuple d'obtenir le droit au savoir et ce, grâce à la gratuité des études sans exception » et de critiquer sans ménagement les différentes expériences qu'a vécues l'école algérienne. « De l'expérience yougoslave, à celle cubaine, en passant par le modèle soviétique avec l'orientation et l'idéologie arabes, notre école a abouti à la fragmentation de l'enseignement (jazaâra). » Apparemment un vocable qui sied à toutes les sauces politiques chez les Islamistes. Selon Aboudjerra, le système éducatif doit s'édifier sur trois points essentiels et dont le slogan serait « école islamique dans l'âme, arabe de langue et algérienne d'orientation » Dans cette vision des choses, l'orateur dira qu'« en enseignant l'Islam dans nos écoles, l'Etat (s'il le veut) combattra le terrorisme. A l'Etat d'enseigner notre religion dans les écoles, les zaouïas et dans diverses institutions éducatives. » Dans sa logique, le chef du parti pense que « si l'Etat démissionne dans ce cadre là, l'Islam sera enseigné par les gens… » Sans trop être explicite, même si quelque part l'auditoire avait saisi l'insinuation. Un peu plus loin, il précisera que « la démission de l'Etat dans l'enseignement de l'Islam a ouvert la porte au phénomène du terrorisme. » Avant de clôturer son long discours, Aboudjerra parlera terre à terre politique en indiquant que « le monopole de la vérité et du véritable pouvoir signifie l'unicité qu'a éradiqué le peuple algérien le 5 octobre. Un soulèvement populaire pour le multipartisme politique, culturelle et de la presse… » Cette rentrée politique du HMS que son chef a voulue tonitruante n'a pas été vraiment convaincante, en ce sens que ce parti est partie prenante du pouvoir en place « En l'entendant parler avec ce ton, on croirait avoir affaire à un parti d'opposition, et quelle opposition… », opine un universitaire non partisan, noyé dans la salle.