L'activité de la chasse bat son plein depuis plus d'un mois à Bouira. Depuis son ouverture officielle à la mi-septembre dernier, après un quart de siècle d'interdiction à cause de la décennie noire, plusieurs chasseurs, notamment ceux qui se sont constitués en association, sillonnent monts et vallées à la recherche du gibier. Pour mieux commencer le début de la saison, la Conservation des forêts de la wilaya a annoncé l'attribution de 150 permis d'habilitation à la chasse, selon Chaoui Messaoud, chef du service de la protection animale et végétale. Les premiers permis ont été attribués, en présence du premier responsable de la wilaya, le 25 octobre dernier à l'occasion de la Journée nationale de l'arbre. Issus de plusieurs associations, les chasseurs ayant bénéficié de ces permis ont déjà suivi plusieurs cycles de formation en 2019, ajoute le chef de service de la protection animale et végétale à la Conservation des forêts de Bouira. Les chasseurs en question ont été formés sur plusieurs thèmes relatifs à cette pratique, notamment la réglementation en vigueur, les espèces animales dont la chasse est autorisée et celles qu'il ne faudra pas chasser. Ainsi, cette formation servira à remettre de l'ordre dans cette activité qui se pratique dans la plus grande anarchie depuis plus d'une vingtaine d'années en Algérie. La wilaya de Bouira compte aujourd'hui trente associations de chasseurs réparties à travers plusieurs communes. Un nombre important de demandes d'agrément a été déposé par des groupes de chasseurs qui veulent intégrer la communauté des épris du gibier et de la chasse. Chaoui Messaoud estime que les chasseurs qui ont reçu leur permis d'habilitation de chasse vont jouer un rôle important dans l'organisation de l'activité. Il faut souligner que plusieurs chasseurs ne respectent aucune règle quant à la période de chasse, ni le seuil du nombre autorisé du gibier à chasser. Par ailleurs, les bonnes volontés existent. Dans plusieurs communes, les associations des chasseurs se sont organisées à faire de la chasse une activité respectueuse de la nature et de l'environnement. Dans la commune d'El-Esnam, l'association Chasse et Pêche, en voie d'être agréée, a effectué un lâcher de dizaines de faisons de Colchide à Dhous, une localité située à quelques encablures au nord du chef-lieu communal. Pour permettre à cette espèce de bien s'introduire dans cette région, l'association a décidé d'y interdire la chasse pour une période allant jusqu'à cinq années. Pour cette saison, la direction générale des forêts (DGF) a octroyé 5 000 permis de chasse à l'échelle nationale. Ali CHERARAK