Après 50 jours, lundi dernier, de la grève la plus longue de son histoire, le Venezuela reste, plus que jamais, dans une impasse pouvant déboucher sur une confrontation violente, et ne cesse d'inquiéter la communauté internationale qui craint pour ses approvisionnements pétroliers. Lancé le 2 décembre dernier, le mouvement de grève, mené conjointement par le principal syndicat, le patronat et les partis politiques traditionnels avec comme objectif avoué de faire tomber le président Hugo Chavez, a pour l'instant échoué. Les leaders de la grève voient dans Hugo Chavez un autocrate qui souhaite instaurer un régime de type castriste au Venezuela. Le président vénézuélien, élu largement en 1998, puis réélu en l'an 2000 jusqu'en 2006, avec un programme de gauche populiste, est resté ferme. Pour lui, élu démocratiquement, il n'est pas question de démissionner, sinon dans un cadre constitutionnel. Au contraire, Hugo Chavez a annoncé vendredi dernier, devant le parlement, qu'il allait “renforcer la Révolution bolivarienne” face aux intérêts de “l'oligarchie” vénézuélienne. Les positions sont figées, et dans un climat d'insultes permanentes, de manifestations de rue quotidiennes dans tout le pays dégénérant souvent en affrontements, le dialogue s'avère presque impossible. Nombreux craignent désormais une issue de la crise dans un bain de sang ou un “pronunciamento” militaire. Des éditorialistes dressent déjà des analogies avec la situation qui prévalait au Chili en 1973 avant le coup d'Etat du général Pinochet contre le président Salvador Allende.