Déjà au bord de l'asphyxie suite à la recrudescence vertigineuse des contaminations au Covid-19 enregistrées ces derniers jours, les unités Covid réparties sur les cinq structures hospitalières de la wilaya de Constantine affichent leur incapacité de répondre aux besoins des patients, y compris pour les sujets jugés dans un état grave. Un plan B est néanmoins prévu par le CHU Ibn-Badis pour augmenter les capacités d'accueil de 120 nouveaux lits d'hospitalisation aux services de pédiatrie et de réanimation si la situation venait à se compliquer davantage. C'est ce qu'a affirmé le chargé de communication de cette structure, Aziz Kaabouche, qui reconnaît la saturation du service Covid mais assure, pour sa part, qu'aucun malade n'a été "renvoyé" de l'hôpital. "Tout est mis en œuvre pour déclencher le plan B et assurer une prise en charge aux nouveaux cas nécessitant une hospitalisation. Une mission qui sera dévolue au nouveau chef de service Covid en la personne du docteur Benfendjoune qui a été contaminé par le passé par le coronavirus et qui s'est porté volontaire pour assumer cette charge", rassure-t-il. Dimanche 15 novembre, un nouveau pic de 70 contaminations en 24 heures a été atteint dans cette wilaya qui comptabilise plus de 227 cas depuis jeudi dernier. L'intermède ayant marqué la journée de samedi ou seulement 10 nouveaux cas ont été répertoriés dans le décompte officiel du ministère de la Santé aura été de courte durée puisque la veille, 81 nouveaux cas ont été signalés après le chiffre de 66 contaminations durant la journée de jeudi. Des statistiques effrayantes bien qu'elles ne comptabilisent pas les cas reconnus positifs en externe à travers des tests sérologiques, antigéniques ou par scanner et qui sont autant de patients réels qui recourent au confinement volontaire en suivant un traitement ambulatoire, voire à l'automédication. La situation épidémiologique qui s'est aggravée avec la rentrée sociale et notamment la reprise du chemin des classes pour des dizaines de milliers d'écoliers, de collégiens et de lycéens était, à ce titre, appréhendée par les spécialistes, particulièrement en raison du manque de moyens de prévention mis à la disposition des établissements scolaires et de la difficulté de contrôler le respect des mesures de protection par les scolarisés en dehors des enceintes éducatives. À ce titre, le bureau de wilaya de Constantine de l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef) vient de tirer la sonnette d'alarme à travers un constat préoccupant de la situation qui prévaut dans les établissements scolaires et les problèmes rencontrés par le personnel de l'éducation conséquemment à la crise sanitaire du coronavirus qui ne cesse de s'aggraver. Dans son communiqué, le syndicat évoque, en effet, "l'absence quasi totale du protocole sanitaire dispensé par la tutelle et des moyens y afférents dont les thermomètres et les produits de désinfection ce qui a compliqué la mission des directeurs d'établissements qui n'ont pas reçu d'aides de la DE ou des APC". L'Unpef qui regrette également le déficit de personnels d'entretien et de nettoyage, s'est aussi préoccupée des déséquilibres des volumes horaires entre enseignants, tous paliers confondus, et de l'abondance des programmes par rapport aux emplois du temps réaménagés, lesquels programmes ne sauraient être dispensés à distance en l'absence de moyens dont ne disposent ni les éducateurs ni les élèves.