L'Alliance Opep+ "se dit prête à agir pour maintenir un équilibre entre l'offre et la demande de pétrole", selon un communiqué publié, avant-hier, à l'issue de sa réunion mensuelle, tenue par visioconférence. "Tous les pays participants doivent être vigilants, proactifs et prêts à agir, le cas échéant, en fonction des exigences du marché", y est-il précisé. À l'occasion de cette réunion, l'Alliance n'a pas modifié les termes de son accord de limitation de la production. Mais elle "doit être prête à le faire, si nécessaire", a déclaré le ministre saoudien de l'Energie, Abdel Aziz ben Salmane, en marge de cette rencontre. Selon l'accord dont il est question, la production "devrait être réduite de 7,7 millions de baril par jour (bpj) en août pour se maintenir à ces niveaux jusqu'en décembre prochain". Il est prévu ensuite une "diminution de 5,8 millions bpj de janvier 2021 à avril 2022", date d'expiration de l'accord. La reconduction de ces restrictions devrait être entérinée par une décision officielle lors de la prochaine conférence ministérielle de l'Opep+ prévue fin décembre. Pourtant, prendre du recul et temporiser n'est pas forcément la stratégie qui conviendrait en période de turbulences ? Dans un contexte de grandes incertitudes, l'Alliance se trouve comme prise entre deux feux : d'une part, elle fait face à une demande de pétrole atone ; de l'autre, elle se sent impuissante à mesure que la récession économique s'aggrave du fait de mesures de confinement adoptées, de nouveau, dans de nombreux pays avec tout ce que cela implique comme conséquences sur plusieurs secteurs d'activités. L'affaiblissement de la demande pétrolière semble l'avoir poussée à laisser inchangé son accord de limitation de la production. Le rapport du Comité technique conjoint (JTC) de l'Opep + a souligné, lundi dernier, que "le rebond de la demande mondiale de pétrole l'année prochaine serait moindre que ce qui était prévu, alors que la deuxième vague de coronavirus sévit toujours". Pour 2021, y est-il mentionné, la demande de pétrole "devrait augmenter de 6,2 millions de barils par jour, ce qui représente une révision à la baisse de 0,3 million de barils par jour par rapport à l'évaluation du mois dernier". Dans pareil contexte, l'Alliance n'a d'autre choix que de continuer à agir sur l'offre pétrolière et de respecter comme il se doit les engagements pris dans le cadre de l'accord. D'ailleurs, le ministre de l'Energie, et président de l'Opep, Abdelmadjid Attar, a "exhorté tous les pays signataires à honorer leurs engagements et à s'adapter à l'évolution du marché pétrolier impacté par la Covid-19". "Je voudrais exhorter tous les pays, en ces temps difficiles, à maintenir le cap et à rester déterminés à honorer nos engagements respectifs. Nous devons rester flexibles et résilients et prêts à nous adapter à l'évolution du marché", a-t-il plaidé.