L'Algérie a connu une semaine des plus dures depuis l'apparition du coronavirus. En franchissant la barre des mille cas de contamination par jour avec l'augmentation du nombre de décès, l'évolution de l'épidémie fait craindre le pire. D'où, l'urgence de porter la vigilance à un niveau supérieur. L'Algérie a enregistré ces dernières 24 heures 1 019 contaminations par le nouveau coronavirus, 602 guérisons et 19 décès, a annoncé, hier, le porte-parole du Comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie de Covid-19, le Dr Djamel Fourar. Ce nouveau bilan marque une baisse de 84 cas confirmés par rapport aux chiffres annoncés la veille, vendredi, faisant état de 1 103 infections. La courbe des hospitalisations connaît, par ailleurs, une augmentation significative, parallèlement au nombre d'infections, mettant ainsi les structures sanitaires du pays devant une situation quasi incontrôlable. Certaines structures, notamment au centre du pays où encore à l'Est, sont tout simplement saturées. Vendredi, le Pr Réda Malek Hamidi, chef du service de réanimation médicale au CHU Issad-Hassani de Beni Messous, à Alger, a fait un constat sans appel de la situation épidémiologique "critique" et dont la courbe ascendante est partie pour durer encore plusieurs semaines. "La situation est dramatique. Le service de réanimation est saturé. On ne peut plus faire face à l'arrivée massive des personnes contaminése faute de lits de réanimation et par manque d'oxygène", a-t-il avoué, alarmé, en outre, par la contamination qui touche de plus en plus le personnel médical. Ce qui est plus grave aujourd'hui, c'est que de plus en plus de jeunes, "n'ayant pourtant aucune pathologie sous-jacente", arrivent en salle de soins avec des formes graves, prévient le professeur qui rappelle, par ailleurs, que la prévention — comme le respect des mesures barrières — reste le meilleur moyen d'éviter la contamination par le Covid-19. Face à cette situation qui va en s'aggravant, le gouvernement Djerad a arrêté, le 17 novembre dernier, des dispositions supplémentaires de renforcement des mesures de prévention et de protection contre la Covid-19, comme, entre autres, l'avancement du confinement partiel à domicile de 23h à 20h jusqu'au lendemain à 5h, élargi à trente-deux wilayas, mais leurs effets, selon les spécialistes, ne seront visibles que dans 3 semaines au moins. En déplacement hier à Tipasa, le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a affirmé que l'Algérie, à l'instar des autres pays du monde, "est en pleine guerre et le respect strict du protocole de prévention est l'unique solution à même de faire face à la Covid-19 et de juguler sa propagation". Tout assurant que la hausse des cas de Covid-19 reste relativement stable en comparaison avec d'autres pays du monde, le Premier ministre a rappelé que l'Algérie mettra tous les moyens à la disposition des citoyens pour lutter efficacement contre cette épidémie. "L'Algérie, à l'instar de la première vague de la pandémie qu'elle a pu contenir, grâce à une approche scientifique rigoureuse, fera face à cette deuxième vague avec la même détermination." M. Djerad a estimé, en outre, qu'"il faut éviter tout relâchement et ne pas sous-estimer la gravité et la dangerosité de ce virus". S'agissant de l'acquisition du vaccin, Abdelaziz Djerad a soutenu que "l'Algérie établissait actuellement des contacts avec plusieurs laboratoires pour acquérir le vaccin attendu contre le nouveau coronavirus", rappelant que "tous les scientifiques, les médecins et les compétences algériennes reconnues à l'échelle mondiale sont associés à ces négociations pour s'assurer que l'utilisation de ce vaccin n'engendrera aucune complication" sur la santé.