Le Parlement européen accueillera jeudi prochain un débat en plénière portant sur "la détérioration de la situation des droits de l'Homme en Algérie", en particulier le cas du journaliste Khaled Drareni, condamné à 2 ans de prison par la cour d'Alger. Selon l'observatoire législatif du Parlement européen le débat portera aussi sur les libertés fondamentales, les droits de l'Homme, la démocratie et l'Etat de droit et en général et sera sanctionné par un vote en plénière. Le dossier des droits de l'Homme qui, souligne-t-on, figure parmi les cinq priorités de l'accord d'association avec l'Union européenne a, à maintes reprises, été abordé au sein de cette institution parlementaire dont les résolutions sont loin d'être complaisantes à l'égard de l'Algérie. L'on rappelle à ce sujet qu'en novembre 2019, le Parlement européen avait voté massivement une résolution demandant aux autorités algériennes de mettre un terme à la répression du Hirak et d'avancer sur le chemin de la démocratie. La résolution qui avait été introduite à l'initiative de l'eurodéputé français Raphael Glucksmann, avait suscité une cascade de critiques et de dénonciations en Algérie, des partis du pouvoir et des deux Chambres du Parlement qui ont condamné une "ingérence flagrante dans les affaires internes". Ce qui a fait dire au sociologique, Nacer Djabi, que "le refus de l'ingérence étrangère est en réalité un élément essentiel de la culture politique des Algériens". La situation des droits de l'Homme en Algérie fait souvent l'objet de rapports dressés dans les rapports des partis politiques d'opposition et des organisations des droits de l'Homme. La SG du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, a, récemment, dans ce sens, dénoncé "le non-respect et les violations systématiques des droits politiques et des droits de l'Homme en général". Pour leur part, sept organisations non gouvernementales dont la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (Laddh), Amnesty International et Article 19, ont appelé les autorités algériennes à mettre un terme aux enquêtes et poursuites visant les "individus qui expriment pacifiquement leurs opinions" en citant le cas de Yacine Mebarki. Les collectifs de défense qui recensent une centaine de cas de détenus d'opinion ne cessent de déployer d'énormes efforts pour leur libération. L'un d'eux, le journaliste Khaled Drareni fera l'objet, quant à lui, d'une campagne internationale lancée par Amnesty International. À travers cette campagne, des centaines de milliers de personnes dans plus de 170 pays et territoires se mobiliseront pour sa libération dans le cadre du marathon des lettres Ecrire pour les droits, la plus grande campagne mondiale en faveur des droits humains organisée par Amnesty International du 20 novembre au 31 décembre, indique l'organisation dans un communiqué rendu public jeudi dernier. Les membres et sympathisants d'Amnesty International en Algérie et dans le monde "vont signer des pétitions en faveur de Khaled Drareni et d'autres défenseurs des droits humains emprisonnés" dans le monde. "Ils vont également leur envoyer des messages de solidarité : des lettres, des courriels, des tweets, des cartes postales...", précise l'ONG dans son communiqué. "Cette action internationale permet de faire pression sur les autorités et constitue une énorme source de soutien psychologique et d'encouragement pour ces personnes et leurs familles", rappelle en outre Hassina Oussedik, directrice d'Amnesty International Algérie.