Enseignants et étudiants d'Oran ont organisé, jeudi à l'université de l'USTO, un sit-in pour réclamer la libération des étudiants incarcérés pour avoir exprimé leur opinion et, plus généralement, de tous les détenus politiques. La manifestation, diffusée en direct sur les réseaux sociaux, a été organisée le 26 novembre, date particulière qui marque une année de détention préventive de Walid Nekkiche, étudiant à l'Ecole nationale supérieure de la pêche et de l'agriculture, âgé de 25 ans, interpellé le mardi 26 novembre 2019 à Alger et maintenu derrière les barreaux sans procès. En septembre dernier, 14 collectifs indépendants d'étudiants algériens, créés dans le sillage du mouvement populaire du 22 février 2019, avaient déjà dénoncé le sort réservé à leur camarade et exigé la tenue d'"un procès équitable" pour "le plus vieux détenu du Hirak". Jeudi dernier, les manifestants ont appelé à l'élargissement des étudiants dont le seul tort est d'avoir revendiqué des changements pour une Algérie meilleure."Leur véritable place se trouve au sein de la communauté universitaire, aux côtés de leurs enseignants, et non pas dans les cellules de prison", ont-ils dénoncé. Les photos de Walid Nekkiche et de Kaïs Ould, Amar, un autre étudiant incarcéré le 18 novembre dernier pour incitation à attroupement et atteinte à la sécurité de l'Etat ornaient des affiches appelant à la libération de leurs jeunes camarades. Les protestataires se sont interrogés sur le bien-fondé des accusations portées contre les étudiants détenus. "En quoi réclamer une justice indépendante, une presse libre et un Etat de droit peut-il justifier une arrestation ou constituer une atteinte à la sécurité nationale ?", s'est interrogé un universitaire.