Les candidatures des membres de groupes armés pour les élections législatives du 27 décembre ont été rejetées par la Cour constitutionnelle centrafricaine, car elles risquent de "porter gravement atteinte à la sincérité du vote". "Considérant que la seule présence de membres de groupes armés toujours actifs comme candidats aux législatives est de nature à porter gravement atteinte à la sincérité du vote, il y a lieu pour la Cour constitutionnelle d'écarter les candidatures des membres des groupes armés", a expliqué la Cour dans son arrêt publié vendredi, ont rapporté, hier, les médias. La Centrafrique a été déchirée par une guerre civile après qu'une coalition de groupes armés à dominante musulmane, la Séléka, a renversé le régime du président François Bozizé en 2013. Les affrontements entre groupes armés musulmans et milices chrétiennes animistes "antibalaka" ont causé des milliers de morts et forcé près du quart des 4,7 millions de Centrafricains à l'exil. Les violences ont significativement baissé depuis la signature d'un accord de paix entre le gouvernement et 14 groupes armés en février 2019, mais les deux tiers du territoire national sont encore occupés par des milices. Quelque 78 candidatures sur un peu plus d'un millier ont été invalidées vendredi par la Cour constitutionnelle. Les membres de groupes armés actifs, issus aussi bien de l'ex-Séléka ou des antibalaka, ont vu leurs candidatures rejetées. Plusieurs responsables de milices recherchés ou condamnés par la justice pour association de malfaiteurs, détournements ou crimes de guerre, ont également été écartés de la course à la députation. Certains candidats du parti au pouvoir, le Mouvement Cœurs Unis (MCU) du président Faustin Archange Touadera, candidat à un second mandat à la présidentielle de décembre, ont également vu leurs dossiers invalidés pour des faits de corruption ou encore d'incitation à la haine. Le président Faustin Archange Touadera briguera un second mandat en décembre. Son principal adversaire, l'ancien président François Bozizé arrivé au pouvoir par un coup d'Etat en 2001 et soupçonné d'avoir soutenu les milices antibalaka pendant la crise de 2013, pourrait également voir sa candidature rejetée par la Cour constitutionnelle.