L'entreprise est en arrêt technique d'un mois, le second depuis moins d'un an. Intervenant, jeudi, à l'Assemblée nationale en marge d'une séance de questions orales pour des membres de l'Exécutif, le ministre de l'Industrie, Ferhat Aït Ali Oubraham, a évoqué le problème que vit actuellement l'Entreprise nationale des industries de l'électroménager (Eniem) — une filiale du groupe Holding Elec El-Djazaïr — en arrêt technique depuis quelques jours. Pour lui, les problèmes qui paralysent cette entreprise et son activité, jadis fleuron de l'électroménager, sont d'"ordre financier, mais aussi structurel". Il estime que cette situation est quasi identique aux autres entreprises publiques. "L'Eniem et l'Enie ont été concurrencées, pendant deux décennies, par des activités de montage qui ont bénéficié de beaucoup d'avantages", a dit le ministre, précisant qu'actuellement, "nous estimons que ces avantages sont indus". Sans préciser quelles sont ces entreprises qui ont concurrencé l'Eniem et l'Enie de manière déloyale, Ferhat Aït Ali a ajouté : "L'Eniem était dans l'obligation de suivre la vague en ayant recours à l'intégration." "Mais avec des charges d'exploitation autrement plus importantes que celles des concurrents." "Une entreprise qui tourne avec 2 000 personnes n'a pas les mêmes capacités de manœuvre comparativement à une autre qui tourne uniquement avec 200 personnes", soutient le ministre, rappelant qu'une entreprise publique "doit recourir à des avis d'appels d'offres pour s'équiper en composants", contrairement à une entreprise privée qui, selon lui, "peut s'approvisionner à flux tendu sur simple coup de téléphone". "C'est un écosystème défavorable à l'émergence d'une grande entreprise publique", dénonce encore le ministre, considérant, en outre, que l'Eniem vit "un endettement structurel" conjugué "à une mauvaise gestion interne". Ferhat Aït Ali rappelle, à ce propos, que l'Etat a débloqué la somme de 1,2 milliard de dinars, au début de l'année, "pour permettre de relancer la machine". Cependant, déplore-t-il, "cette somme n'a permis que le maintien en fonction de l'Eniem jusqu'à l'épuisement de l'enveloppe". Sur un autre volet, le ministre a indiqué que son département attend "les propositions" du Groupe Holding Elec El-Djazaïr. "Dans le cas contraire, a-t-il dit en substance, c'est au ministère de réagir pour trouver une solution durable à ce problème." Concernant les revendications des travailleurs portant sur la relance de l'activité de l'entreprise, le ministre a estimé qu'elles "sont logiques et légitimes". Toutefois, il estime que "la relance de l'entreprise et sa restructuration exigent des fonds au vu des dettes qu'elle a accumulées". À rappeler que l'Eniem est en arrêt technique d'un mois. Cet arrêt de la production est le second depuis moins d'un an. Ses responsables ont justifié cette décision par le manque de matière première pour poursuivre l'activité. L'Eniem n'a pas bénéficié, pour précision, de renouvellement de la licence d'importation des matières brutes indispensables à la production.Ce qui a poussé les travailleurs à investir la rue, à la fin de la semaine dernière, pour dénoncer le blocage de leur entreprise. À rappeler également que le ministre de l'Industrie s'était déplacé sur les lieux en octobre dernier. Sur place, M. Aït Ali avait plaidé pour "une restructuration interne de l'entreprise" en fixant comme objectif un taux d'intégration de 80%.