Nouvelle semaine de dégringolade pour le dinar qui signe un nouveau plancher face à l'euro. Les cotations hebdomadaires de la monnaie nationale communiquées, hier, par la Banque centrale lèvent, en effet, le voile sur un repli historique du dinar face à la principale devise du Vieux Continent. La valeur de l'euro est ainsi fixée par la Banque centrale à 164,74 DA cette semaine, contre 160,07 DA/1 euro la semaine dernière. Le dinar marque ainsi la chute hebdomadaire la plus spectaculaire depuis le début de l'année en cours. 4 DA de perdus en un laps de temps de cinq jours seulement. La valeur du dollar a été fixée, en revanche, à 135,99 DA cette semaine ; le billet vert grapillant près de 2 DA sur la semaine. Là aussi, la monnaie nationale s'est affaiblie jusqu'à près de 136 DA/1 dollar, alors que la parité était de 134,13 DA/1 dollar la semaine dernière. Le dinar pâtit de la fluctuation des cours des principales monnaies d'échange sur le marché international, mais aussi de la tendance à la baisse des fondamentaux de l'économie nationale. La dépréciation de cette semaine ne fait que confirmer le mouvement baissier entamé depuis le début de l'année en cours, simultanément avec la rechute des cours pétroliers mondiaux. Un net repli du dinar face au dollar est prévu sur la période 2021-2023. Le cadrage macroéconomique de cette période anticipe d'importants mouvements baissiers du dinar dès 2021, à raison de 142,20 DA pour un dollar en moyenne l'an prochain, 149,31 DA/dollar en 2022 et 156,78 DA/dollar en 2023. En l'absence de réformes structurelles et d'ajustements budgétaires, "la dépréciation du taux de change pourrait apporter une nouvelle bouffée d'oxygène", estiment les experts de la Banque mondiale, alors que son institution jumelle, le Fonds monétaire international (FMI), note dans sa dernière note sur l'évolution des perspectives économiques de l'Algérie qu'une "dépréciation progressive du taux de change, accompagnée de mesures visant à éliminer le marché des changes parallèle, favoriserait les mesures d'ajustement". Sur le marché parallèle des devises, qui semble avoir la peau dure malgré l'effet néfaste de la fermeture des frontières aériennes sur le business des cambistes, la monnaie nationale s'est affaiblie jusqu'à des niveaux de 207 DA/euro, hier, alors que la parité était de 203 DA pour un euro, il y a une semaine. Le billet vert était coté, en revanche, à 173 DA, hier, au square Port-Saïd, plaque tournante du change parallèle à Alger, contre 172 DA, il y a une semaine. Selon des cambistes du marché parallèle, la flambée des cours des principales devises est due essentiellement à la reprise de certains vols à destination de l'Hexagone, mais la demande ne s'était pas totalement estompée, malgré une tendance baissière de près de neuf mois. Pendant cette période (mars-novembre), la demande se tassait et les transactions servaient à alimenter essentiellement la thésaurisation, mais depuis peu, étudiants et autres catégories de demandeurs de devises renouent progressivement avec le change parallèle.