Résumé : Après l'enterrement de leur mère, l'imam leur rappelle que tout être est destiné à retourner auprès d'Allah et qu'ils devaient prier pour elle. Rédha n'arrive toujours pas à se remettre. Il ne se pardonne pas de l'avoir déçue et même brisé son cœur. Elle est partie sans qu'elle lui ait pardonné. Samra tente de le réconforter. Fadhéla ne comprend pas de quoi ils ont parlé. L'arrivée de visiteurs les interrompt. Fadhéla n'aura plus le temps d'y penser. Partagée entre son bébé, Rédha qui n'allait pas bien, et les visites qui ne s'arrêteront qu'au bout d'une semaine, elle n'a pas vu le temps filer. Sa famille l'appelle, propose de venir les chercher, pour qu'ils changent d'atmosphère. Fadhéla va en parler à Samra. -J'espère que tu ne le prendras pas mal, mais ma famille tient à profiter de notre présence. Ils savent qu'on repartira un jour à Londres, dit-elle. Je voudrais que vous veniez avec nous. Je n'ai pas le cœur à vous laisser. Samra ne peut pas fermer la porte de leur maison alors qu'ils peuvent avoir de la visite. -Ma chérie, tu peux y aller avec Walid, répond-elle. Dans d'autres circonstances, j'aurais accepté mais là, je ne peux pas. Je comprends que tu aies aussi besoin de te rapprocher de ta famille. Rédha et Moi n'avons plus nos parents. Tu as la chance de les avoir. Vas-y le cœur tranquille. Profite au maximum. -Je voudrais que Rédha vienne avec nous. Ce n'est pas bon pour lui de s'isoler autant. -Il a besoin d'un peu plus de temps, dit Samra. La perte brutale de notre mère l'a anéanti. Sois compréhensive avec lui. C'est le pire moment de sa vie. Il lui faut plus de temps que moi. -Pourquoi s'étaient-ils fâchés ?, demande Fadhéla. J'ai bien compris que Rédha se reproche quelque chose, car il est persuadé qu'elle ne lui a jamais pardonné. Mais quoi ? Samra soupire. -Ma chérie, en fait, c'est moi qui devrais ne pas dormir, car je m'étais fâchée avec elle. Je l'avais forcée à choisir. -Mais quoi ? -Je ne voulais plus que Rédha parte chez le raqy qui usait de la violence pour soi-disant soigner ses "malades". Je n'avais pas supporté de voir mon frère souffrir de ses tortures. Qu'Allah me pardonne. Peut-être que j'avais peiné notre mère en lui faisant ce chantage. Elle ne m'avait pas laissé le choix. Figure-toi que le raqy, qui n'en avait que le nom, avait même violé des femmes, des filles. Là, il croupit en prison. Sa condamnation me semble bien légère au vu de ce qu'il lui a été reproché. Il mérite de mourir en prison. Il a brisé des vies. -Mais ton frère allait mieux après. Ta mère avait bien fait les choses, affirme Fadhéla. Rédha était un bon mari, mais après ses séances, il est devenu meilleur. Je te le jure. C'est un bon père. La nuit, il s'occupait de Walid, tu te rends compte ? Samra n'est pas étonnée. -Tu ne m'apprends rien, mais là, la peine fait qu'il s'est éloigné de nous tous. Dès qu'il ira mieux, il s'occupera de vous deux. Ma chérie, tu peux partir chez ta famille. -J'aurais besoin d'une plus grande valise. Est-ce que tu peux m'en prêter une ? Celle que j'ai, ne peut pas contenir toutes nos affaires ! Je te la rendrais. Samra a un triste sourire. -Cette maison et tout ce qu'elle contient est à vous maintenant, dit-elle. Regarde dans mon ancienne chambre. Il y en a au-dessus de l'armoire. Prends celle que tu veux. Fadhéla la remercie. Elle se rend dans la chambre et prend la première valise à portée de main. Elle y range ses affaires et celles du bébé sous le regard vide de Rédha. -Omri, tu ne voudrais pas venir avec nous ? Cela te ferait du bien. Je t'en prie, accepte de venir. Il se détourne sans même lui répondre. Fadhéla s'assoit près de lui sur le lit où il est étendu. -Omri, on part mais on reviendra vite, promet-elle. J'ai mis ton portable à charger. Je voudrais pouvoir te joindre. Peut-être même qu'on t'appellera du bureau. Comme il ne répond pas, elle s'en va l'allumer. À peine, le pose-t-elle qu'il se met à vibrer. Rédha a reçu des messages de collègues et d'amis. Elle s'apprête à les lire quand Samra vient la prévenir de l'arrivée de ses parents.
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