L'action de protestation menée hier dans plusieurs wilayas du pays, par le Syndicat national autonome des directeurs des écoles primaires (Snadep) pour exiger de la tutelle la prise en charge de sa plateforme de revendications, a, visiblement été un franc succès. À Béjaïa, pas moins de 357 sur les 560 directeurs que compte la wilaya ont répondu présent à l'appel de leur syndicat pour une journée de protestation appuyée d'un rassemblement dans l'enceinte de l'académie, à 10h, a indiqué le chargé à la communication du Snadep/Béjaïa, Belkhir Tahar. "Nous sommes ici pour dire à notre tutelle halte aux dépassements et aux solutions de replâtrage", a-t-il martelé, non sans faire part de la détermination de son syndicat à "poursuivre sa lutte syndicale jusqu'à la satisfaction totale de sesrevendications". À signaler que le Satef de Béjaïa a apporté son soutien à l'action des directeurs des écoles primaires. En Kabylie toujours, à Tizi Ouzou plus précisément, plus de 250 directeurs d'écoles primaires de la wilaya de Tizi Ouzou ont observé un débrayage ponctué par un rassemblement devant la direction de l'éducation, à l'appel du Snadep. "La grève et le rassemblement auxquels notre syndicat, Snadep, a appelé, a été largement suivi à Tizi Ouzou", s'est félicité, Amar Nessah, le coordinateur local du syndicat Snadep, avant de préciser qu'une délégation de directeurs d'écoles a été reçue par le directeur de l'éducation qui s'est vu remettre une plateforme de revendications. "En plus des revendications nationales exprimées par le syndicat, nous avons remis au directeur de l'éducation (DE) une plateforme portant sur des revendications locales", a-t-il précisé. "Nous vivons aussi des problèmes spécifiques dans notre wilaya que nous avons exprimés au DE notamment, le manque de moyens humains et matériels dans les écoles", a insisté M. Nessah, non sans évoquer d'autres problèmes comme le manque de directeurs et de personnel au sein des écoles primaires de la wilaya ou encore l'absence du réseau Internet. Quant aux revendications nationales, le coordinateur local a cité la gestion des écoles et le statut du directeur. "Nous avons demandé à ce qu'on nous décharge de certaines responsabilités telles que la vente des livres et la remise de la prime de 500 DA aux élèves, dans les écoles. Ces opérations doivent relever d'autres organismes. Nous avons aussi demandé un nouveau statut pour les directeurs d'école, qui réclament plus de considération", a-t-il souligné. À Constantine, plusieurs dizaines de directeurs d'écoles primaires ont organisé un rassemblement devant la direction de l'éducation (DE) de la wilaya de Constantine. "Près de 300 chefs d'établissements primaires sur les 410 que compte la wilaya de Constantine ont répondu à l'appel du syndicat pour la tenue de cette journée de protestation au niveau de toutes les directions de l'éducation du pays pour rappeler à la tutelle, ses devoirs envers cette catégorie de cadres de l'éducation nationale", a soutenu le secrétaire de wilaya du syndicat national des directeurs des écoles primaires Snadep, Kaoua Azzouz. Pendant près de deux heures, les protestataires ont fait le pied de grue devant l'entrée principale de la DE en brandissant des pancartes et en scandant des slogans favorables à la réhabilitation des directeurs des écoles primaires en tant que cadres responsables qui n'ont rien à envier aux chefs d'établissements des autres paliers qui jouissent, selon eux, de plus de considération et de plus d'avantages. Entre autres slogans consignés par les directeurs sur les écriteaux : "Libérez le directeur, éloignez l'école de l'APC" ou encore "Affiliez l'école au MEN". La mise sous tutelle du ministère de l'Education nationale des écoles primaires a été, en fait, la principale revendication du Snadep. La journée nationale de protestation organisée hier est l'une des premières actions "réussies" de ce syndicat comme l'a relevé, dans son allocution, le secrétaire général de la wilaya de Constantine du Snadep. À l'ouest du pays, à Aïn Témouchent plus précisément, plusieurs directeurs d'écoles primaires ont observé hier un arrêt de travail suivi d'un sit-in sous le slogan "Sit-in de la dignité" devant la direction de l'éducation nationale de la wilaya. Comme leurs collègues des autres wilayas, ils ont réclamé une prise en charge de leurs doléances axées essentiellement sur le rattachement de leurs établissements au ministère de l'Education. "Le directeur est l'unique fonctionnaire de l'école qui prend en charge les élèves, l'accueil des parents, les dossiers de la prime de scolarité, la vente des livres...", peste un des protestataires. "Il faut lever toutes ces formes de pression avec une valorisation de la profession et une restructuration de la gestion des écoles primaires à même de rétablir le directeur dans ses droits", appuie un autre. Il y a lieu de préciser que la plateforme de revendications du Snadep compte 11 points, dont la fin de la gestion des écoles primaires par les APC en les rattachant au ministère de l'Education nationale et les doter d'un budget de gestion autonome, la réhabilitation du poste de directeur, l'affectation d'agents d'administration pour la prise en charge des tâches administratives, le pourvoi des postes de superviseurs pour l'accompagnement des mouvements des élèves durant les récréations, le droit au logement d'astreinte, le droit à la retraite proportionnelle et anticipée, la reclassification du poste de directeur, la révision à la hausse de la prime de gestion administrative, etc).