C'est par effet de surprise et via son compte Twitter que le chef de l'Etat est apparu, hier, après 45 jours d'absence pour raison de santé. Dans sa courte allocution, Tebboune affirme maintenir son agenda politique. Après une absence de près de deux mois pour soins, en Algérie et en Allemagne, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, s'est adressé hier aux Algériens par visioconférence, via son compte Tweeter, depuis son lieu de convalescence en Allemagne. Visiblement affaibli par la maladie et le corps amaigri, le chef de l'Etat a voulu avant tout rassurer les Algériens sur son état de santé, affirmant, toutefois, que sa période de convalescence "pourrait être prolongée d'une à trois semaines", nécessaires, d'après lui, pour "reprendre des forces". "Il y a près de deux mois, j'ai été transféré en urgence à l'étranger après ma contamination au coronavirus. Aujourd'hui, Dieu merci, et grâce à nos médecins de l'Hôpital central de l'armée et aux médecins allemands, je suis en voie de guérison, et cette période de convalescence pourrait prendre encore une à trois semaines nécessaires pour reprendre mes forces", a indiqué le président de la République. Dans son intervention d'hier, certes de courte durée, M. Tebboune a affirmé qu'il "suit quotidiennement, et même heure par heure, tout ce qui se passe en Algérie" et qu'il donnait les orientations à la Présidence "en cas de nécessité". L'autre volet important abordé par le président de la République dans son laïus concerne le maintien de sa feuille de route politique initiale. Ainsi, après la révision de la Constitution, le cap est désormais mis sur l'organisation d'élections législatives et locales, comme promis par le candidat Tebboune. "J'ai donné des instructions à la Présidence pour voir avec la commission chargée de la loi électorale pour préparer le texte le plus rapidement possible, dans 10 ou 15 jours, afin de lancer les chantiers prévus après la révision de la Constitution", a-t-il précisé. Concernant la situation économique du pays, le Président estime que "les choses se déroulent bien", affirmant que le contenu de la loi de finances 2021 "démontre que la même feuille de route", avec pour axe important qu'"aucun citoyen parmi ceux qui ont des revenus bas ne soit touché par de nouveaux impôts". Le chef de l'Etat n'a pas éludé la situation explosive à nos frontières avec les derniers développements découlant de la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. "Quant à la situation politique dans la région, nous disons que l'Algérie est forte, bien plus forte que ne le pensent certains. Ce qui se passe actuellement, nous l'avons prévu. Mais l'Algérie, ce n'est pas un pays qu'on peut déstabiliser", a-t-il assuré. Le président Tebboune s'est enfin félicité de la baisse des cas de contamination au coronavirus, tout en adressant ses remerciements à "tous ceux qui ont contribué à maîtriser la crise sanitaire". Cette réapparition du chef de l'Etat met ainsi fin à plusieurs semaines d'une gestion de la communication par la présidence de la République, pour le moins cahoteuse. L'institution n'a, en effet, communiqué sur le sujet que par intermittence, sans jamais arriver à rassurer les Algériens sur l'état de santé du chef de l'Etat. Cette façon de faire n'a pas été de nature à faire taire les nombreuses rumeurs colportées sur les réseaux sociaux à propos de l'état de santé du chef de l'Etat. Cela fait un peu plus d'un mois et demi que le président Tebboune, atteint de la Covid, avait été transféré en Allemagne, sur recommandation de son staff médical, après un confinement de cinq jours et un court séjour à l'Hôpital central de l'armée d'Aïn Naâdja, à Alger. Il prolongera donc, comme il l'a précisé hier, sa période de convalescence de quelques semaines avant de pouvoir rentrer au pays.