Le procureur de la république près le tribunal d'Arzew a indiqué, ce mercredi, que Bilal Khaloufi s'est suicidé à l'intérieur du siège de la 15e sûreté urbaine d'Oran, le 21 novembre dernier, se référant à la conclusion du médecin légiste en charge du dossier. Le communiqué rendu public par le tribunal d'Arzew a précisé que « l'expertise de la médecine légiste a conclu que le décès était la conséquence d'un acte de suicide en usant du lacet de son soulier sportif ». La même source a rappelé, en outre, qu'en date du 24 novembre dernier, « une enquête préliminaire a été ouverte par les services de la police judiciaire d'Oran sur les circonstances du décès de Khaloufi Bilal, en procédant à des examens matériels, tout en entendant toutes les parties en relation avec les faits, y compris le personnel de la sûreté concerné qui était sur place au moment de l'incident, ainsi qu'une autopsie sur la dépouille du défunt ». La famille de Bilal a été convoquée, mardi dernier, devant le procureur de la république près le tribunal d'Arzew, pour leur faire part des résultats de l'autopsie. Joint par téléphone, Djamel, le frère du défunt, raconte qu'il a été reçu, vers 10 h, lui, sa mère ainsi que d'un autre de ses frères par le magistrat en présence des deux avocats de la famille. Le médecin légiste était également présent sur place qui leur a expliqué que Bilal présentait des traces de strangulation faites par un lacet « sans préciser s'il s'agit d'un suicide », précise Djamel. Malgré les résultats de l'autopsie, la famille de Bilal reste convaincue que la cause de son décès n'est pas le suicide, une conviction basée sur les faits retenus contre les policiers en fonction pendant cette journée de novembre. « Nous allons demander une contre-autopsie à travers nos avocats », affirme encore notre interlocuteur. Par ailleurs, l'enquête préliminaire de la police judiciaire d'Oran a révélé également, ajoute le communiqué, l'implication de cinq agents de police, relevant du commissariat de Maraval dans des faits liés à la destruction de l'outil utilisé dans l'acte de suicide, tout en ayant tenté de dissimuler les faits ainsi que la falsification des véritables faits dans les registres officiels. En effet, et contrairement à ce qui a été rapporté, la victime n'a pas été arrêtée par la police mais qu'elle s'est présentée d'elle-même dans les locaux de la 15e sûreté urbaine suite à l'altercation qui l'a opposé à un voisin, de 22 ans, dans le quartier des Palmiers. Déférés devant le juge d'instruction dudit tribunal, mardi dernier, quatre d'entre eux ont été placés sous mandat de dépôt, alors qu'une policière a été placée sous contrôle judiciaire. Les mis en cause sont poursuivis, selon le même communiqué, pour faux et usage de faux dans des documents officiels, en y introduisant des modifications de manière à les vider de leur sens une fois avoir été achevés. Ils sont aussi poursuivis de crimes liés à « la détention arbitraire en dehors du cadre prévu par la loi dans des lieux désignés pour la détention des personnes arrêtées sans en informer l'autorité supérieure, d'occulter les traces du crime en changeant de lieu et en déplaçant des pièces de leur lieu dans le but d'entraver le cours de la justice, de négligence entraînant la mort, ainsi que d'éluder la responsabilité civile et pénale en changeant d'endroits ».