Lors de l'enquête préliminaire, le procureur de la République a auditionné plusieurs personnes dont les policiers de permanence le jour du drame, des éléments de la Protection civile dépêchés sur les lieux et le frère de la victime. Deux policiers, dont un officier, en fonction à la 15e sûreté urbaine de Maraval, ont été placés en garde à vue dans le cadre de l'enquête ouverte par le parquet du tribunal d'Oran après le décès, le 21 novembre dernier, de Kh. Bilal, 30 ans, à l'intérieur du commissariat. Les deux policiers devaient être présentés, hier, devant le juge d'instruction près le tribunal de Yaghmoracen. Ces derniers sont accusés de "dissimulation des traces du décès et falsification d'un document officiel, un procès-verbal". En effet, les premiers éléments de l'enquête ont révélé que contrairement à ce qui a été rapporté, la victime n'a pas été arrêtée par la police, mais elle s'est présentée d'elle-même dans les locaux de la 15e sûreté urbaine après l'altercation qui l'a opposée à un voisin de 22 ans, dans le quartier des Palmiers. Lors de l'enquête préliminaire, le procureur de la République a auditionné plusieurs personnes dont les policiers de permanence le jour du drame, des éléments de la Protection civile dépêchés sur les lieux et le frère de la victime. Pour rappel, un communiqué de la sûreté de wilaya d'Oran, rendu public le soir même du décès de Bilal, a indiqué que vers midi ce jour-là, les policiers de ce commissariat ont été informés, par un appel sur le numéro vert 1548, de la présence d'une personne blessée allongée sur la voie publique au quartier de Maraval. Les policiers se sont déplacés sur les lieux de l'agression, et A. A., 22 ans, victime de coups et blessures volontaires à l'arme blanche, a été transportée vers les urgences médico-chirurgicales du CHUO à bord d'une ambulance de la Protection civile. Les investigations policières, ajoute la même source, ont permis d'arrêter le mis en cause, Kh. Bilal, qui a été conduit au siège de la sûreté urbaine pour les besoins de l'enquête. Selon toujours le même communiqué, il est décédé à l'intérieur des locaux de la police, vers 19h45, et les procédures d'usage dans ce genre d'affaire ont été prises. Ainsi, le parquet du tribunal d'Oran a ouvert une enquête sur les circonstances de cette mort. Samedi soir, le procureur de la République territorialement compétent, accompagné du médecin légiste, se sont rendus sur les lieux pour constater le décès du gardé à vue. Cependant, et après l'annonce de la mort de Bilal, des membres de sa famille, ses amis et voisins, bravant le couvre-feu en vigueur, se sont dirigés vers le siège de la 15e sûreté urbaine où ils ont manifesté leur colère en encerclant le bâtiment. Jets d'objets hétéroclites et insultes ont fusé alors que des renforts policiers ont été acheminés sur place. On a enregistré un retour au calme après plusieurs minutes d'extrême tension sans que l'on signale une quelconque arrestation dans les rangs des manifestants. Pourtant, moins de 48 heures plus tard et dans un live posté sur les réseaux sociaux, deux des frères de la victime ont affirmé que Bilal, sportif reconnu, qui a eu une altercation avec un voisin pour des raisons qui restent encore inconnues pour le moment, s'est rendu de lui-même au commissariat sur son deux-roues. Ils ont même pu le voir dans sa cellule et lui parler.