Avant même l'élaboration d'un rapport final qui devra être présenté au chef de l'Etat, le médiateur de la République a annoncé, jeudi, que son institution a déjà reçu plus de 4793 requêtes. Présidant l'installation officielle des délégués des 48 wilayas du pays, le premier responsable de l'institution dit avoir lui-même reçu "2 793 citoyens, toutes franges sociales confondues, venus des quatre coins du pays". Des requêtes qui concernent, pour 29% d'entre elles, le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, qui a dû créer une commission au niveau central pour s'occuper de ces sollicitations. La wilaya d'Alger concentre le gros des requêtes (883), suivie d'Oran (102) et de Sétif (75). Neuf mois donc après son installation comme médiateur de la République, Karim Younès a effectué, jeudi dernier, à Alger, sa première activité publique. Karim Younès, qui dispose du rang envieux de ministre d'Etat — le seul à être gratifié de ce poste dans le gouvernement Tebboune —a finalement installé, jeudi, les représentants du médiateur de la République au niveau des 48 wilayas et de 11 wilayas déléguées. Cela s'est déroulé lors d'une cérémonie organisée au Centre international des conférences, à Alger. L'homme avait pourtant refusé de se plier à la volonté de la présidence de la République, qui, en juin, lui avait adressé une liste des délégués locaux désignés sans son accord. En conséquence, les représentants locaux avaient été installés dans les régions sans la présence de Karim Younès. Les walis et, parfois, un responsable du ministère de l'Intérieur ou un conseiller à la présidence de la République se sont chargés de la tâche. Jusqu'à ces dernières semaines, Karim Younès était également contrarié par l'absence de collaboration des autres départements ministériels. En juin, par exemple, l'homme s'est même plaint auprès du chef de l'Etat de l'absence de budget. Mais cela semble être de l'histoire ancienne. D'ailleurs, Karim Younès, usant parfois d'un ton amusant, s'est félicité de la "collaboration" de certains départements ministériels, dont celui des Finances qui a enfin doté cette institution, reliée directement à la présidence de la République, de crédits nécessaires à son fonctionnement. Puis, pour marquer cette "solidarité", deux ministres, celui de l'Intérieur qui a prononcé une courte allocution et celui de la Communication, ont fait le déplacement jusqu'au Centre international des conférences Abdellatif-Rahal. "Le statut de ministre d'Etat que le président de la République a accordé au médiateur de la République est fait justement pour donner à notre institution une place au-dessus des autres départements", a indiqué Karim Younès. Mais cela ne doit pas donner des pouvoirs aux délégués locaux, a averti l'ancien ministre de la Formation professionnelle. Le délégué local doit "faire preuve d'impartialité, de confidentialité et de bonnes mœurs, mais (être) également professionnel et au fait des affaires publiques", a précisé le médiateur à l'adresse de ses représentants locaux. "Vous n'êtes pas une administration parallèle", a, de son côté, fait remarquer Kamel Beldjoud, ministre de l'Intérieur. Les blocages administratifs n'ont pas empêché Karim Younès de travailler depuis février dernier. Avant même l'élaboration d'un rapport final qui devra être présenté au chef de l'Etat, il annonce que son institution a déjà reçu plus de 4 793 requêtes. Le premier responsable de l'institution dit avoir reçu lui-même "2 793 citoyens, toutes franges sociales confondues, venus des quatre coins du pays".