Après son retour au pays à la suite d'un exil forcé de plus d'une année, l'ancien ministre de la Défense, Khaled Nezzar, a vidé son mandat d'arrêt international, puis laissé en liberté. Mais des informations obtenues auprès de sources judiciaires assurent que M. Nezzar est passé devant le juge d'instruction qui aurait abandonné les charges contre lui dans l'affaire de la prétendue "atteinte au moral de l'armée" et "complot contre l'armée" qui lui ont valu une condamnation par contumace à 20 ans de prison. Une source judiciaire livre une partie de la procédure à laquelle M. Nezzar a été soumis pour s'extraire aux poursuites lancées contre lui. On sait désormais que comme "personnalité connue, donc présentant des garanties", Khaled Nezzar est entré sur le sol national sans aucun problème. Le mandat d'arrêt lancé contre lui n'a, visiblement, pas constitué un obstacle. Un justiciable ordinaire aurait pu être arrêté aux frontières avant d'être présenté devant le juge d'instruction. "Il aurait probablement informé le parquet, par le biais de ses avocats, de son arrivée et qu'il aurait donné des garanties à la justice", indique notre source. Une fois cet écueil passé, Khaled Nezzar s'est présenté devant le juge d'instruction près le tribunal militaire de Blida. Il a vidé son mandat d'arrêt. Là encore, notre source précise que l'ancien ministre de la Défense n'a pas été obligé de "passer par l'étape de la cellule" qui oblige un justiciable recherché à passer au moins quelques heures en prison avant d'être libéré le lendemain. Mais comme "le tribunal militaire est situé dans la même enceinte que la prison", les "formalités ont été accomplies" sur place. Une fois cette formalité accomplie, le général Khaled Nezzar, qui vient de fêter ses 83 ans, est repassé devant le juge d'instruction. "Son procès a été programmé. Il a été jugé et le juge a décidé de l'acquitter", indique notre source. La justice a donc tiré un trait sur le procès de Khaled Nezzar qui n'est plus poursuivi pour "atteinte au moral de l'armée" et "complot contre l'armée" qui lui ont valu une condamnation, par contumace, à 20 ans de prison. Outre le juge du tribunal militaire de Blida, Khaled Nezzar est poursuivi par un autre juge : celui du tribunal de Sidi M'hamed. L'ancien ministre de la Défense est accusé dans une affaire commerciale concernant sa société de services Internet, SLC. Dans ce dossier, qui concerne également son fils Lotfi, l'ancien membre du Haut-Comité d'Etat est "laissé en liberté", mais le procès est toujours en instruction. Depuis son retour au pays, Khaled Nezzar a préféré garder le silence. Il ne s'est pas exprimé publiquement. Ses avocats auxquels nous avons parlé ont également préféré garder le silence. "Franchement, je n'ai pas encore consulté mon client. Je préfère donc ne rien dire pour le moment", a simplement répondu un de ses avocats.