Moins de trois semaines avant de passer les rênes à l'équipe de Joe Biden, l'administration Trump s'est fendue d'une dernière salve à l'encontre des Nations unies en votant contre leur budget, en raison de désaccords sur Israël et l'Iran, trouvant toutefois peu de soutien international. Lors de la clôture de l'Assemblée générale, les Etats-Unis ont été le seul pays avec Israël à avoir voté contre le budget de 3,231 milliards de dollars de l'ONU pour 2021, tandis que 167 Etats l'ont approuvé. L'ambassadrice américaine aux Nations unies, Kelly Craft, a protesté contre l'inscription dans le budget du financement d'un évènement commémorant le 20e anniversaire de la conférence des Nations unies contre le racisme de 2001 à Durban (Afrique du Sud). Les Etats-Unis avaient claqué la porte de cette conférence en raison de ce qu'ils estimaient être une obsession anti-Israël chez les pays à majorité musulmane. "Vingt ans après, il ne demeure rien à approuver ou célébrer dans la Déclaration de Durban. Elle est infectée par l'antisémitisme et les préjugés anti-Israël", a affirmé Mme Craft lors de l'Assemblée générale. Les Etats-membres ont approuvé séparément une résolution soutenant le suivi des efforts de la conférence de Durban. La résolution est passée avec 106 votes pour, 44 abstentions et 14 voix contre, dont les Etats-Unis et Israël, mais aussi des puissances occidentales comme le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne. L'ambassadrice américaine s'est également plaint que son pays n'avait reçu aucun soutien de la part de l'organisation internationale en septembre, lorsque les Etats-Unis avaient décrété le retour des sanctions de l'ONU contre l'Iran, en raison de violations présumées, par Téhéran, de l'accord sur le nucléaire négocié sous la présidence Obama. L'ambassadrice a souligné que les Etats-Unis ne changeraient pas leur contribution au budget des Nations unies, comprenant 25% du budget des opérations de maintien de la paix, et près de neuf milliards de dollars par an d'aide humanitaire acheminée par les organisations onusiennes. Il est attendu que le président-élu Joe Biden adopte une approche plus coopérative envers l'ONU, notamment avec l'arrêt du processus de sortie de l'Organisation mondiale de la santé, vertement critiquée par Donald Trump pour sa gestion de la pandémie de Covid-19.