Après presque 10 mois de suspension, le gouvernement a autorisé dès hier, vendredi, une reprise "progressive et contrôlée" des transports interwilayas des passagers, sous réserve du strict respect du protocole sanitaire adopté par le Comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie de coronavirus et de l'autorité sanitaire du pays. Cette reprise concernera le transport interwilayas par train, par autocar et par taxi, avec la limitation du nombre de voyageurs à 50% des capacités pour les bus et autocars, 5 personnes pour les véhicules à 9 places et 4 personnes pour les véhicules à 7 places, indique un communiqué des services du Premier ministre. Elle se fera en "multipliant les dessertes", afin d'assurer "le strict respect des mesures barrières et en augmentant l'offre de transport sécurisée, à travers les protocoles sanitaires spécifiques élaborés pour chaque mode de transport et adoptés par le Comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie de coronavirus". En outre, le Premier ministre a décidé la continuité des services aériens de transport public de passagers sur le réseau domestique concernant la totalité des dessertes de et vers les wilayas du sud du pays et 50% des vols desservant celles du nord du pays. Quant à la reprise des modes de transport du métro et du transport par câble (téléphérique), elle se fera, dans "une seconde étape", en fonction de l'évolution de la situation épidémiologique, selon le communiqué. La reprise des transports interwilayas des passagers qui intervient, rappelle-t-on, après consultations avec le Comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie de coronavirus et l'autorité sanitaire, fait partie des revendications des transporteurs professionnels. Ce qu'a rappelé, en effet, le président de la fédération des transporteurs, affiliée à l'UGCAA, Abdelkader Bouchrit, qui, joint hier, s'est dit "satisfait" de cette décision parce qu'"elle fait partie de nos revendications". "Cela fait plus de 10 mois que nous revendiquons la reprise des transports interwilayas par bus et par taxi. Je pense que c'est une bouffée d'oxygène pour ces transporteurs", a-t-il indiqué. Et ce, avant de soulever le problème du taux de remplissage de 50%, en affirmant que l'"on va essayer de convaincre et de revendiquer encore un taux de remplissage meilleur, de plus de 50%, tout en respectant le cadre sanitaire pour nous protéger et protéger nos clients". Le président de la fédération des transporteurs a révélé, en outre, que son organisation demande "une compensation minime des pouvoirs publics de l'ordre de 30 à 40% du manque à gagner pour aider les transporteurs". Car, selon lui, "avec 50% de remplissage, les transporteurs vont droit vers la faillite". Et d'expliquer que "déjà en temps normal, le taux de remplissage qui est de 70 à 80% n'est pas rentable pendant les heures creuses. Et malgré la dernière augmentation du prix du gasoil, les augmentations du prix des accessoires entre les lubrifiants et les pneumatiques en raison de la dévaluation du dinar, on n'a pas revendiqué l'augmentation du prix du ticket, en tenant compte de la pandémie". Rappelant que le gouvernement a entrepris le paiement d'une aide de 30 000 DA au profit des métiers qui avaient été suspendus pour cause de coronavirus, pour l'année 2019 en sus de l'établissement d'un échéancier pour 2020, notre interlocuteur a déploré que cette aide, qui a été conditionnée au paiement des cotisations vis-à-vis de la Caisse nationale des non-salariés (Casnos), n'a pas bénéficié à tous les transporteurs, car ces derniers n'étaient pas à jour de leurs cotisations.