Comme il fallait s'y attendre, le tribunal correctionnel de Timimoun a prononcé hier des condamnations à la prison ferme contre les hirakistes Yasser Gadiri, Khelil Kheyi et Zeggar Saïd, selon des avocats de la défense. Jugés individuellement pour pratiquement les mêmes chefs d'accusation, à savoir "outrage et violence à fonctionnaires et institutions de l'Etat", "offense au président de la République", "atteinte à l'unité nationale" et "publication d'informations de nature à porter atteinte à l'ordre public", Gadiri et Kheyi ont écopé d'une année de prison dont six mois avec sursis, alors que Zeggar a été condamné à six mois de prison ferme. Dans son verdict, le tribunal a innocenté Yasser Gadiri de l'"atteinte à l'unité nationale" et Khelil Kheyi des accusations de "publication d'informations de nature à porter atteinte à l'ordre public" et "atteinte à l'unité nationale". Durant le procès qui s'est tenu le 6 janvier dernier, le procureur de la République est allé jusqu'à requérir la peine de cinq années de prison ferme et une amende de 50 000 DA contre les accusés. Ce que les avocats de la défense, qui ont parlé de procès politique, ont dénoncé avec vigueur, en soulignant l'absence d'éléments de preuve soutenant les charges et justifiant le lourd réquisitoire du parquet. À moins d'un verdict différent lors du procès en appel – que les avocats de la défense doivent interjeter –, Yasser Gadiri retrouvera sa liberté le 25 avril, un peu plus d'un mois après l'élargissement de Khelil Kheyi et de Zeggar Saïd le 19 mars 2021.