La JS Kabylie continue de vaciller dans une zone de turbulences, qui ne sert certainement pas l'intérêt du club kabyle et qui déteint sur son image de marque. Après les accusations portées sur la gestion du club professionnel par quelques actionnaires de la SSPA tels que Yazid Yarichène et Rachid Azouaou, des "ultras" de la JSK ont même appelé à une marche de protestation pour aujourd'hui à Tizi Ouzou, mais le président Cherif Mellal a profité d'un long entretien, jeudi soir sur le plateau de la chaîne satellitaire Berbère Télévision, pour défendre son bilan et rejeter toutes les accusations portées contre lui, tout en désignant du doigt les personnes qu'il qualifie de "perturbatrices" et de "déstabilisatrices". D'emblée, Cherif Mellal a rappelé qu'il avait décidé de prendre les destinées de la JSK en 2017 pour venir au secours d'un club qui était à la dérive et tenter de relever de gros défis, lui qui dira : "Cela n'a pas été facile d'entrer dans les rouages du club, mais j'ai réussi à prendre tant bien que mal les destinées de la JSK pour la sauver de la relégation, tout en disputant une finale de Coupe d'Algérie lors de la première saison, puis nous avons raté le titre de champion d'Algérie d'un cheveu la saison d'après, alors que l'année passée le championnat de Ligue 1 n'est pas allé à son terme, puisqu'il fut arrêté à mi-chemin à cause de la pandémie, alors que la JSK était classée en 4e position, ce qui nous a permis d'assurer une seconde qualification consécutive en compétition africaine et ce, après une longue traversée du désert." Mellal dira encore : "Je suis venu avec un projet ambitieux et un nouveau mode de gestion qui dérangent certaines personnes malintentionnées et qui menacent de gros intérêts personnels", tout en précisant : "Après le départ de l'ancien président du club (ndlr, Hannachi), il y eut le passage assuré par Sadmi, relayé par un directoire, qui n'ont pas tenu longtemps, puis j'ai pris les destinées du club que j'ai trouvé pratiquement dans la rue et avec des dettes qui se chiffraient par milliards, mais j'ai tenu le coup et j'ai résisté à toutes sortes de déstabilisation et de diffamation car j'ai une grande force de caractère." À propos de la valse des entraîneurs qui lui est reprochée par ses opposants, Mellal avoue : "J'ai beaucoup investi sur le Tunisien Zelfani qui est un entraîneur jeune, compétent et travailleur, mais malheureusement son dossier a été rejeté du fait qu'il ne possède pas de licence CAF/A, puis j'ai fait appel à mon ami Bouzidi pour assurer l'intérim en attendant de recruter un entraîneur étranger pour prendre la relève, et maintenant que Lavagne a signé un contrat d'une saison, j'espère qu'il accomplira un bon travail pour rester le plus longtemps possible au service du club." Concernant l'argent décrié des transferts de Chetti et de Boukhanchouche en Tunisie, Mellal affirme : "La comptabilité de la JSK est transparente, et ces rentrées d'argent figurent clairement dans nos livres comptables." À l'occasion, Mellal s'est attaqué frontalement à deux actionnaires du club, en l'occurrence Malik Azlef, qu'il considère comme "le grand manipulateur du club", et Yazid Yarichène, qu'il défie de "présenter un projet d'envergure et de prendre en charge toutes les dettes du club dans un délai de quinze jours", ce qui promet certainement d'autres réactions de ces derniers. Tout en s'étalant sur de nombreux autres sujets tels que la construction du futur centre de formation d'Oued Aïssi, le nouveau stade olympique de Boukhalfa, la formation des jeunes talents et l'apport précieux de nombreux sponsors en cette période difficile, Cherif Mellal conclut : "Quoi que l'on dise, la JSK se porte bien. Qu'on nous laisse travailler sereinement pour aller de l'avant car, de toute façon, je ne suis pas près de céder à la pression de la rue et je ne suis pas lâche pour abandonner le club face à autant d'adversités." Mohamed HAOUCHINE