Le procureur général a requis 20 ans de prison ferme à l'encontre des deux anciens Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal. Le procès en appel dans les deux affaires du montage automobile et du financement occulte de la campagne électorale pour un cinquième mandat de l'ancien président déchu, Abdelaziz Bouteflika, a pris fin samedi tard dans la nuit — vers minuit trente — après une journée marathon marquée par les dernières plaidoiries des avocats. Avant que la juge de l'audience ne fixe le verdict pour le 28 janvier prochain, les principaux accusés dans les deux dossiers, les anciens Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, les anciens ministres de l'Industrie, Youcef Yousfi et Mahdjoub Bedda, et l'ancien ministre des Travaux publics, Abdelghani Zaâlane, ainsi que les anciens cadres du ministère de l'Industrie ont été invités à prendre la parole, chacun pour deux minutes. Poursuivis pour corruption, détournement de fonds publics, octroi d'indus privilèges et financement occulte de la campagne électorale de l'ancien candidat à la présidentielle d'avril 2019, les mis en cause ont tous rejeté les accusations et plaidé l'innocence, en affirmant, par ailleurs, s'en remettre à la justice et à la présidente de l'audience à qui ils ont assuré leur totale confiance pour trancher avec éthique et justice leurs dossiers. Plusieurs hommes d'affaires ont également été entendus avant la fin du procès. Il s'agit, entre autres, des hommes d'affaires Ali Haddad, Ahmed Mazouz, Mohamed Baïri et Hassan Larbaoui, poursuivis pour usage d'influence et incitation d'agents publics à la conclusion illégale de contrats, ainsi que pour le financement occulte de la campagne électorale avortée de Bouteflika. Les accusés ont tous, ici encore, plaidé l'innocence et demandé l'abandon des poursuites pour lesquelles ils ont été emprisonnés. Pour rappel, ce procès en appel, avec une composante spéciale du tribunal, est intervenu après que la Cour suprême a accepté le pourvoi en cassation introduit par la défense des accusés. Il s'agit du premier dossier de corruption traité en décembre 2019 par le tribunal de Sidi M'hamed. Condamnés le 25 mars 2020 à des peines de prison allant de 3 à 15 ans, tous les accusés ont vu l'aggravation de leurs peines la semaine dernière. Mercredi passé, le procureur général près la cour d'Alger a requis 20 ans de prison ferme à l'encontre des deux anciens Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, 15 ans de prison ferme à l'encontre des anciens ministres de l'Industrie, Mahdjoub Bedda et Youcef Yousfi, 10 ans de prison ferme contre l'ancien président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), Ali Haddad, ainsi que les hommes d'affaires, Hassan Arbaoui, Ahmed Mazouz et Mohamed Baïri. 10 ans de prison ferme ont été également requis contre l'ancienne wali de Boumerdès, Yamina Zerhouni, mais également à l'encontre de Hadj Saïd Malek et Aouaroun Mohamed. Impliqué dans l'affaire du montage automobile, le fils d'Abdelmalek Sellal, Farès, ainsi que les anciens cadres du ministère de l'Industrie, Amine Tira, Mustapha Abdelkrim, Mohamed Alouane, ont vu également leurs peines s'alourdir. Le procureur a requis contre chacun d'eux 8 ans de prison ferme. Le parquet a requis contre tous les accusés dans les deux affaires une amende d'un million de dinars.