Après la présentation d'une communication sur le thème et la publication des actes de ce colloque, elle décida d'en faire un petit ouvrage destiné au grand public afin de le réconcilier avec ses racines diverses, comme elle se plaît à le dire. Nacéra Benseddik, bien connue dans le secteur de la culture en général, et en particulier dans celui de la protection et de la valorisation du patrimoine archéologique et historique, a voulu à travers ce livre, intitulé Thagaste, patrie de saint Augustin, rendre à la ville de Souk Ahras ce qui lui appartient puisqu'elle se propose de faire connaître au grand public que ce personnage de l'Afrique chrétienne est un enfant du pays. Nacéra Benseddik dira, qu'en écrivant ce livre elle espérait rendre justice à la ville de Souk Ahras qui a vu naître ce grand homme qu'on associe tout le temps à la ville de Annaba (ou Hippone) ou à Carthage, en Tunisie. L'idée de concrétiser son projet est venue après la tenue du colloque organisé en Algérie sur ce saint homme de l'Afrique chrétienne. Après la présentation d'une communication sur le thème et la publication des actes de ce colloque, elle décida d'en faire un petit ouvrage destiné au grand public afin de le réconcilier avec ses racines diverses comme elle se plaît à la dire. En femme de terrain et en tant que personne érudite, puisque Nacéra Benseddik est auteur de quatre ouvrages et de dizaines d'articles publiés dans des revues scientifiques spécialisées, elle va à la recherche de “trace écrites sur les pierres pour interroger l'histoire de cette ville millénaire qui a vu naître ce pilier de l'église chrétienne d'Afrique”. Ce livre, indiquera l'auteur, lui tenait beaucoup à cœur puisqu'il lui a permis aussi de parler de la collection de pièces archéologiques romaines et chrétiennes trouvées dans cette ville et qui mérite d'être réunie dans un musée. Son plaidoyer pour la mise en place d'un musée, comme cela a été promis par les autorités locales, elle le réitère dans cet ouvrage en y présentant une partie de la collection dont il reste encore des traces. Selon elle, l'Unesco avait en 1964 inventorié 45 documents dont une bonne partie a, hélas, disparu. L'inventaire actuel comporte des amphores, des sculptures sur marbre, des statues, des fragments d'objets en céramique, des lots de briques, des stèles puniques ou anépigraphes à représentations humaines, des objets en verre, des tuiles, des objets en bronze et autres lampes, des pièces de monnaies datant des périodes numide et romaine, dont trois en or. Aujourd'hui, dira l'auteur, “Souk Ahras n'est pas Carthage, ni Annaba. Elle n'a rien à offrir, ni théâtres, ni forum, ni thermes, aucun temple païen, aucune basilique chrétienne. Le musée promis il y a trois ans tarde à venir. Pourtant, si nous réussissons à leur donner vie, les modestes pierres éparses qui ont miraculeusement survécu, comme autant de flashs de l'antique cité, nous paraissent les plus aptes à nourrir l'image et l'africanité de l'Aurelius Augustinus”, conclut l'auteur, non sans une note de pessimisme teintée d'espoir.