La 26e réunion du Comité ministériel conjoint de suivi Opep et non-Opep (JMMC) qui s'est tenue, hier, intervient dans un contexte d'optimisme des marchés avec des signaux positifs du côté de la demande. Un optimisme qui a poussé les prix du baril au plus haut depuis plus d'un an. Dans la matinée d'hier, le baril de Brent gagnait 0,84% par rapport à la clôture de la veille, à 57,94 dollars, peu après avoir touché 58,13 dollars, un plus haut depuis le 21 février 2020. Le baril américain de WTI s'appréciait dans le même temps de 0,62% à 55,10 dollars. Il a touché mardi 55,26 dollars, un prix plus vu depuis plus d'un an, le 24 janvier 2020. Le marché pétrolier bénéficie de l'effet du début des campagnes de vaccination qui "offrent la promesse que notre monde peut surmonter le Covid-19", a souligné, mardi, le secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), Mohammed Barkindo, dont les propos ont été rapportés sur le compte Twitter de l'Organisation. Le marché bénéficie aussi de la volonté du nouveau président américain qui paraît déterminé à faire passer un ambitieux plan de sauvetage de l'économie de 1 900 milliards de dollars. Ce plan de relance porté par Joe Biden est synonyme de coup de fouet pour la demande de brut du premier consommateur mondial, les Etats-Unis. Pour les analystes, le marché pétrolier montre des signes constants de resserrement. Avec la baisse des hospitalisations dues au Covid, les arguments en faveur d'une nouvelle augmentation de la demande se renforcent, estiment-ils. Dans une récente note, Goldman Sachs s'attend à ce que le marché pétrolier soit de nouveau tiré par la demande et non plus l'offre à mesure que l'économie reviendra à la normale grâce aux vaccins. Goldman Sachs table sur un baril de Brent à 65 dollars en juillet. Le cours du pétrole est également soutenu par plusieurs enquêtes révélant que les membres de l'Opep+ (Opep et alliés) avaient augmenté moins que prévu leur production de brut en janvier. L'Arabie saoudite, le premier exportateur mondial de pétrole, a même promis une réduction volontaire de sa production à hauteur de 1 million de barils par jour, et ce, en plus des quotas requis par l'Opep+ en février et mars. Par ailleurs, l'American Petroleum Institute (API), fédération qui regroupe les professionnels du secteur pétrolier aux Etats-Unis, a publié mardi des stocks de brut en baisse de près de 4,3 millions de barils la semaine passée, signe positif pour la demande du premier consommateur mondial d'or noir. L'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA), aux estimations jugées plus fiables, devait publier ses chiffres tard dans la journée d'hier. Selon la médiane d'analystes interrogés par l'agence Bloomberg, les stocks sont également attendus en baisse, de l'ordre de 2,3 millions de barils. Depuis l'été 2020, les vingt-trois membres de l'alliance Opep+ se réunissent désormais chaque mois pour suivre au plus près les évolutions du marché du brut, à l'occasion d'un Comité de suivi de l'accord en vigueur de réduction de la production du groupe (JMMC). Après une année 2020 historique, marquée par l'effondrement des prix du pétrole, la plupart des indicateurs semblent s'améliorer et plaident pour une remontée des cours cette année. De nombreux experts y croient et sont même optimistes. Même si, durant cette année, les prix resteront loin des sommets atteints avant la crise, ils devront continuer à être stables au-dessus des 50 dollars et même plus comme c'est le cas cette semaine. Saïd Smati