Les prix du pétrole remontaient légèrement hier en cours d'échanges européens mais les investisseurs se focalisaient sur le déséquilibre du marché, l'Agence internationale de l'Energie (AIE) comme l'Opep prévoyant une offre dépassant la demande en 2019. Dans la matinée, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait65,91 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 44 cents par rapport à la clôture de la veille. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour le contrat de décembre prenait 11 cents à 55,80 dollars. Les cours, qui plongent depuis début octobre, ont atteint mardi le plus bas en huit mois pour le Brent, à 64,61 dollars, et le plus bas en un an pour le WTI à 54,75 dollars. «Ce qui a commencé avec un sentiment d'aversion au risque pour tous les marchés a été exacerbé pour le pétrole par les exemptions accordées aux importateurs de pétrole iranien», ont rappelé les analystes de Goldman Sachs. En assouplissant les sanctions sur l'industrie pétrolière iranienne, Washington a créé un supplément d'offre imprévu alors que les autres producteurs pompaient plus pour compenser cette perte. Après le rapport mensuel de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) publié mardi, les marchés ont pris connaissance de la publication de l'AIE, qui souligne également une hausse des réserves mondiales de brut, en raison de la production abondante des trois géants que sont l'Arabie saoudite, la Russie et les Etats-Unis. «Si l'OPEP ne réduit pas sa production, nous allons vers une nouvelle hausse des réserves mondiales en 2019», a résumé Olivier Jakob, analyste chez Petromatrix. «Rien ne justifie un tel phénomène de vente, surtout si l'OPEP discute d'une baisse de la production», ont tempéré les analystes de Goldman Sachs. L'OPEP se réunira début décembre à Vienne. L'Arabie saoudite, premier exportateur mondial, défend déjà une baisse de la production du groupe et de ses partenaires pour soutenir les prix. Indice de l'état du marché aux Etats-Unis, à la fois premier consommateur et désormais premier producteur mondial de brut, selon l'AIE, les investisseurs se tourneront jeudi sur les données hebdomadaires de l'Agence américaine d'information sur l'Energie (EIA) sur les stocks de pétrole du pays.