Depuis plusieurs jours, déjà, le pétrole s'inscrit en fort repli. Dans un marché qui continue de s'inquiéter de la propagation du nouveau coronavirus, les prix du baril poursuivaient leur chute hier. Dans la matinée, le baril de WTI pour livraison en avril perdait 1,12% par rapport à la clôture de mardi, à 49,34 dollars, après être tombé à 49,01 dollars plus tôt dans la matinée, un plus bas en presque quatorze mois. Le baril de Brent de la mer du Nord pour la même échéance valait 53,55 dollars à Londres, en baisse de 1,31%. Depuis la clôture de vendredi dernier, les barils de Brent et de WTI lâchent ainsi respectivement 9,1% et 8,3%. Les craintes d'une pandémie mondiale du nouveau coronavirus se multiplient et pèsent sur la croissance économique et ainsi sur la demande de pétrole. Touchant de plus en plus de pays, y compris en Europe : la maladie concerne désormais, Chine mise à part, plus d'une trentaine de pays où elle a fait plus de 40 morts et 2 500 contaminations. Les perspectives concernant la demande de pétrole qui, selon le directeur de l'Agence internationale de l'énergie, sera la plus faible depuis une décennie cette année quoi qu'il arrive, pourraient encore se détériorer davantage. La consommation chinoise de pétrole a déjà diminué d'environ 3 millions de barils par jour. Certains analystes évoquent même une diminution de 4 millions de barils par jour. La banque d'affaires Goldman Sachs a encore réduit les attentes de croissance de la demande en 2020 à 1,2 million de barils par jour. Selon les chiffres de la banque "la production trimestrielle américaine devrait augmenter de 0,1 million de barils par jour en moyenne et augmenter de 0,3 million de barils par jour au dernier trimestre de 2020 sur une base trimestrielle". Goldman Sachs précise que "nous supposons maintenant que le prix du brut Brent est de 60 dollars le baril, contre 63 dollars auparavant", et ajoute que "les prix du pétrole devraient s'améliorer au cours de l'année, en supposant que la demande revienne à la normale au second semestre 2020". "Si l'Opep+ tarde trop à sortir des mesures pour contrer l'impact sur la demande, les prix pourraient tomber assez vite, avec un baril de Brent pas si loin de 50 dollars", a expliqué Craig Erlam, analyste pour Oanda. Les membres de l'Opep et leurs alliés se réunissent la semaine prochaine à Vienne, en Autriche, pour se mettre d'accord sur leur stratégie afin de soutenir les cours. Pour l'heure, le groupe Opep+ ne montre aucun signe d'accord sur d'éventuelles coupes de la production. Dans une interview accordée hier à Russia 24 TV, Alexander Djokov, directeur général de la compagnie pétrolière russe Gazprom, a déclaré qu'il fallait encore évaluer l'impact du virus corona sur le marché mondial du pétrole et qu'il serait préférable que l'Opep+ ne prenne de décision sur une éventuelle modification des quotas de production que peu de temps après. Selon lui, réagir rapidement à de multiples facteurs pourrait exacerber l'instabilité du marché mondial du pétrole.