Les factions palestiniennes dont Fatah et Hamas ont entamé hier au Caire, sous les auspices du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, des discussions clés en vue de préparer les premières élections depuis 15 ans. Selon la télévision d'Etat égyptienne, les travaux auxquels participent la totalité des 14 factions palestiniennes visent à lever les obstacles à la tenue des élections législatives, prévues en mai, et de la présidentielle fin juillet. Ces élections devraient, selon un décret publié par Mahmoud Abbas, se tenir en trois étapes : les législatives devraient avoir lieu le 22 mai et la présidentielle le 31 juillet. L'élection des membres du Conseil national palestinien, le Parlement de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), se tiendra, elle, le 31 août. Les factions palestiniennes devraient tenir des réunions bilatérales et multilatérales sous l'égide de l'Egypte. Et parmi les questions épineuses à l'ordre du jour des deux jours de discussions interpalestiniennes figurent le système juridique, notamment la commission électorale, et sécuritaire à adopter lors des scrutins et le sort des électeurs de Jérusalem-Est, secteur de la Ville sainte occupé et annexé par Israël. "La délégation des cadres du mouvement de la résistance islamique Hamas est arrivée au Caire pour participer aux sessions du dialogue national qui débutent lundi", a annoncé le Hamas dans un communiqué. Dirigée par le vice-président de son bureau politique Saleh Al-Arouri, elle est composée de Yahya Sinouar, homme fort du mouvement dans la bande de Gaza, ainsi que des responsables Khalil Al-Haya, Ezzat Al-Rachk, Hossam Badran, Mohamed Nazzal et Rouhi Moushtaha, est-il précisé dans le communiqué. Selon des informations de presse, une délégation du Fatah, menée par Jibril Rajoub, était déjà arrivée la veille dans la capitale égyptienne. Ce dialogue qui vient en fait confirmer le rapprochement, depuis plusieurs mois, entre le mouvement Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, et le Fatah, le parti de Mahmoud Abbas, vise non seulement à garantir et à réunir le climat de transparence pour la réussite des élections générales législatives et présidentielle, mais aussi à consacrer, in fine, l'unité des rangs des Palestiniens après des années de différends. Un rapprochement entre Hamas et Fatah, qui pourrait s'expliquer notamment par les récents accords de "normalisation" signés sous l'égide de Donald Trump, entre Israël et plusieurs pays arabes tels que les Emirats arabes unis, Bahreïn, le Maroc, le Soudan. La dernière élection présidentielle palestinienne a eu lieu en janvier 2005, et les dernières législatives en janvier 2006 avaient conduit à la victoire du Hamas, qui n'avait pas été reconnue par son rival du Fatah, menant à des affrontements entre les deux camps et à la naissance de deux systèmes politiques séparés. L'Autorité palestinienne, dirigée par Mahmoud Abbas et contrôlée par le Fatah, siège en Cisjordanie, territoire occupé par Israël où vivent 2,8 millions de Palestiniens. L'enclave palestinienne de Gaza, mince bande de terre de deux millions d'habitants sous blocus israélien, est, elle, dirigée par le Hamas. Parallèlement, une réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe sur la question palestinienne était prévue également le même jour au Caire.