Le Hamas a, à ce propos, redit hier son refus de rendre les armes à l'Autorité palestinienne internationalement reconnue. Le Hamas a menacé, au contraire, de mener des attaques contre Israël en Cisjordanie. «Les armes de la résistance constituent une ligne rouge, ce n'est pas un sujet ouvert à la discussion», a dit Khalil Al Hayya, adjoint de l'homme fort du Hamas, Yahya Sinouar. «On déplacera ces armes en Cisjordanie pour combattre l'occupation. Il est de notre droit de résister à l'occupation jusqu'à ce qu'elle s'achève», a-t-il dit à la presse à Ghaza. Après dix ans de dissensions dévastatrices, le Hamas doit transférer, d'ici au 1er décembre, à l'Autorité palestinienne le pouvoir dans la bande de Ghaza. Cette décision intervient après que les deux mouvements se soient réconciliés au mois d'octobre dernier au Caire. Le mouvement islamiste dirige sans partage depuis 2007. Le Hamas avait alors évincé l'Autorité de l'enclave au prix d'une quasi-guerre civile avec le Fatah, qui domine l'Autorité. Depuis, l'Autorité ne gouverne plus, avec les restrictions imposées par l'occupation israélienne, que sur des fragments de Cisjordanie. A signaler, par ailleurs, que les principaux groupes palestiniens, réunis pendant deux jours au Caire, ont appelé mercredi dernier à l'organisation d'élections générales en Cisjordanie et dans la bande de Ghaza d'ici la fin 2018. Dans un communiqué final, les participants, principalement le Fatah et le Hamas, «ont appelé la Commission électorale et les parties concernées à lancer les préparatifs pour les élections présidentielle et législatives avant la fin 2018» et «demandé au président Mahmoud Abbas de fixer une date pour ces élections après des consultations avec toutes les forces politiques». Ces élections seraient les premières communes à la Cisjordanie et Ghaza depuis 2006. «Nous avons demandé à notre frère Mahmoud Abbas de fixer les dates de ces élections après consultation des factions et forces nationales», a indiqué à la presse Khalil Al Hayya, un dirigeant du Hamas. Le communiqué, qui a salué un accord de réconciliation conclu en octobre entre le Hamas et le Fatah, sous le parrainage de l'Egypte, a souligné en outre «l'importance de lever tous les obstacles entravant les efforts du gouvernement pour assumer immédiatement ses responsabilités envers le peuple». Qu'adviendra-t-il justement du passage Rafah et quel sort sera fait au bras armé du Hamas, avec ses 25 000 hommes et ses milliers de roquettes ? Azzam Al Ahmed, un dirigeant du Fatah, a précisé à la presse que les deux mouvements s'étaient donné encore une semaine pour discuter de cette question. «C'est le devoir du gouvernement de prendre ses responsabilités», a déclaré M. Al Hayya ajoutant que «le gouvernement doit remplir ses obligations en offrant toutes les conditions disponibles à l'ouverture du passage» frontalier de Rafah. Un autre responsable du Hamas a toutefois rappelé que cette question dépendait du voisin égyptien et reste liée à la situation sécuritaire dans le Sinaï. La question cruciale du contrôle de la sécurité et du sort de la branche armée du Hamas n'avait en tout cas pas figuré dans le communiqué. Autant dire que tout reste encore à faire. Dans tous les cas, l'Autorité palestinienne et son président excluent d'assumer les responsabilités civiles à Ghaza sans avoir la haute main sur la sécurité.