La Coordination nationale des fonctionnaires de santé, qui exerce sous l'égide du Syndicat autonome des fonctionnaires de santé publique (Safap), vient d'annoncer deux jours de grève prévus pour demain et jeudi. Investie dans la protesta à travers des sit-in tenus en janvier dernier, l'organisation syndicale a décidé, cette fois, de hausser le ton en mettant à exécution une menace formulée en janvier dernier. Contacté par nos soins, Koulaïbi Badreddine, coordinateur national du Safap, soutient que "ce débrayage est essentiellement dû à la non-prise en charge des revendications socio-professionnelles des fonctionnaires du secteur de la santé". "La grève aura lieu dans les différentes structures de santé de 8h à 12h durant les deux jours prévus, alors que le service minimum sera assuré", précise-t-il, ajoutant que les employés des services d'urgences et de dialyse ne sont pas concernés par cet arrêt de travail. "Nous organisons notre protestation par étapes car nous restons légalistes et nous ne tenons pas à brusquer les choses. Mais si on ne nous laisse pas le choix, nous ferons ce qui s'impose et ce qui nous semblera juste." Entre autres revendications, les contestataires réclament "la sortie de la Fonction publique, la révision du statut particulier des corps communs, ainsi que la révision de la grille des salaires et du régime indemnitaire". La Coordination des fonctionnaires de santé publique revendique, par ailleurs, le droit à la retraite anticipée et la troisième tranche de la prime Covid-19 (indexée au salaire). "Cela fait presque une année que nous sommes touchés par la pandémie", fait remarquer Koulaïbi, soulignant avec force "toute la lutte menée par cette corporation qui mérite plus d'égard". Le Safap, qui en appelle à l'intervention du président de la République, entend, cette fois, faire entendre sa voix par les autorités compétentes. "Après avoir tenu les 17 et 18 janvier dernier des sit-in et des rassemblements d'une durée d'une demi-heure à l'intérieur des structures de santé, nous avons encore adressé un écrit à notre tutelle, mais en vain. Notre action a pourtant mobilisé 70% de la corporation, et le malaise va grandissant", a insisté le Safap qui se retrouve aujourd'hui au pied du mur. Et s'il fait preuve, cette fois-ci, de plus de fermeté, il n'exclut pas de radicaliser davantage la protesta et d'aller, la prochaine fois, à une grève illimitée, voire carrément à la paralysie de toutes les structures de santé.