Les protestataires réclament, entre autres, la révision du statut particulier et veulent bénéficier de certains avantages consacrés exclusivement aux travailleurs de l'éducation. La vague de protestation ne cesse de gagner plusieurs secteurs d'activité parmi les institutions publiques. Après des grèves et des sit-in organisés par les inspecteurs du travail, ceux de la santé et de l'éducation, et les personnels du commerce, c'est au tour des travailleurs de la formation et de l'enseignement professionnels de se joindre à la liste des protestataires. En sit-in depuis hier, et ce, pour deux jours, les travailleurs, tous corps confondus, de ce secteur réclament, entre autres, un statut particulier plaçant cette revendication au plus haut rang des priorités. C'est du moins ce qui nous a été affirmé, hier, par Omar Boureghda, président de l'Union nationale des travailleurs de la formation professionnelle. Contacté par nos soins, ce dernier nous a confirmé "une large mobilisation au niveau national" à l'appel aux sit-in atteignant les "90% des adhérents aux quarante sections syndicales". M. Boureghda, qui insiste sur la "légitimité des revendications" formulées auprès de la tutelle, explique : "Nous avons eu plusieurs séances de travail avec la ministre, mais jusqu'à présent, nous ne voyons rien venir." Le ministère, en charge de Hoyem Benfreha, a tenté, pour sa part, de "désamorcer" la protesta en faisant part, à travers un communiqué rendu public vendredi dernier, de "sa détermination à régulariser la situation des enseignants spécialisés du 2e degré, s'employant à trouver les moyens de leur promotion, en coordination avec les services de la Direction générale de la Fonction publique et de la réforme administrative et le ministère des Finances". Pour ce faire, "une commission mixte a été chargée de se pencher sur la question et de proposer des solutions idoines dans les meilleurs délais". Le ministère a, également, souligné "ses efforts constants pour consacrer la culture du dialogue sérieux et constructif avec les partenaires sociaux à travers ses nombreuses rencontres avec les enseignants et l'ensemble des personnels du secteur". Mais cela a été loin de convaincre les protestataires et de les faire revenir sur leur décision d'aller vers un arrêt de travail durant deux matinées entre hier et aujourd'hui. Le président de l'Union des travailleurs de la formation professionnelle activant sous l'égide du Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap) déplore, d'ailleurs, "le laxisme de la tutelle" qui, selon lui, "ne fait qu'accentuer le malaise". À ce titre M. Boureghda espère "avoir de véritables solutions" et non "des promesses à ne plus en finir" pour pouvoir réellement calmer les travailleurs "déterminés" à radicaliser la protesta en usant de tous les moyens légaux. En définitive, il n'exclut pas le recours à la grève. "À la fin de notre mouvement, une réunion du bureau décidera des suites à donner à notre action. Mais il est très clair que cette fois-ci, nous sommes déterminés à aller jusqu'au bout." Outre le statut particulier, M. Boureghda réclame la levée des entraves dans l'exercice syndical, les promotions automatiques (tous les dix ans), des vacances avec ceux de l'éducation, le droit aux promotions pour ceux qui ont obtenu leur diplôme au cours de leur carrière professionnelle, sans oublier les contractuels et ceux des corps communs.