Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a signé le 15 janvier un décret pour la tenue d'élections législatives le 22 mai et d'un scrutin présidentiel le 31 juillet. L'ensemble des factions palestiniennes, notamment les mouvements Hamas et Fatah, ont annoncé mardi un accord par lequel ils s'engagent à tenir aux dates prévues et à respecter les résultats des prochaines élections législatives, présidentielle et du Conseil national, les premières en 15 ans, qui visent à légitimer davantage leur voix face à la nouvelle administration américaine. À l'issue de discussions cruciales sur les modalités de la tenue de ces élections, le mouvement Hamas, qui contrôle la bande de Ghaza, et le Fatah du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas au pouvoir en Cisjordanie ont annoncé, mardi dans un communiqué conjoint résultant de ces discussions, "se conformer aux dates des élections annoncées par Mahmoud Abbas" et "de respecter et d'accepter leurs résultats". Après de nombreux reports et rumeurs, le président palestinien, Mahmoud Abbas, a signé le 15 janvier un décret pour la tenue d'élections législatives le 22 mai et d'un scrutin présidentiel le 31 juillet. L'élection des membres du Conseil national palestinien, le Parlement de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), se tiendra, elle, le 31 août. Dans la foulée de ce décret, les formations palestiniennes se sont rendues au Caire pour des discussions cruciales sur les modalités de la tenue de ces élections. L'accord du Caire prévoit l'établissement d'un "tribunal électoral", sujet-clé des pourparlers du Caire, et un engagement à faire respecter les "libertés publiques" durant les campagnes électorales et le scrutin, selon le texte. Les formations se sont également entendues pour tenir les élections en Cisjordanie, où vivent 2,8 millions de Palestiniens, et dans la bande de Ghaza, enclave paupérisée de deux millions d'habitants sous blocus israélien, mais aussi à El-Qods-Est. Par le passé, Mahmoud Abbas avait déclaré que des élections ne pouvaient avoir lieu si les quelque 300 000 Palestiniens d'El-Qods-Est, secteur de la ville sainte annexé par Israël, ne pouvaient voter. Les Palestiniens ont demandé à l'Union européenne de presser Israël pour permettre le vote à El-Qods-Est. Dans la bande de Ghaza et en Cisjordanie, "seule la police palestinienne", et donc aucun autre mouvement armé, ne pourra protéger les bureaux de vote, précise le communiqué du Caire. De nouvelles discussions sont prévues en mars dans la capitale égyptienne pour peaufiner cet accord, qui doit encore être transmis à Mahmoud Abbas. Mais dès à présent, le Fatah a déclaré qu'il commencerait à travailler sur ses listes électorales en vue du scrutin. À ce propos, les formations palestiniennes se sont engagées à "assurer l'égalité des chances" de "toutes les listes électorales" en vue des élections qui devraient être les premières de leur vie pour des centaines de milliers de jeunes Palestiniens. Dans un autre communiqué, Jibril Rajoub, chef de la délégation au Caire du parti Fatah de M. Abbas, qui siège en Cisjordanie occupée, s'est félicité de l'accord sur une "feuille de route" pour les élections et qui, selon lui, témoigne de "l'unité palestinienne". Ce processus de réconciliation palestinienne intervient après 15 ans de fracture entre les deux principaux mouvements palestiniens, le Hamas et le Fatah. La dernière élection présidentielle palestinienne a eu lieu en janvier 2005, et les dernières législatives de janvier 2006 avaient conduit à la victoire du Hamas, qui n'avait pas été reconnue par son rival du Fatah, menant à des affrontements entre les deux camps et à la naissance de deux systèmes politiques séparés. Le Hamas a pris le contrôle de Gaza, tandis que le Fatah s'est imposé en Cisjordanie. Mais de nombreux Palestiniens demeurent sceptiques quant à la tenue de ces élections, car, pour eux, le président de l'Autorité palestinienne cherche avec cette initiative à présenter à la nouvelle administration américaine de Joe Biden des gages de pratiques démocratiques. Amar R.