Plusieurs centaines de personnes ont manifesté, hier, dans les rues des ces deux villes, à l'initiative des collectifs citoyens locaux qui appellent à la reprise des marches du Hirak après la levée du confinement partiel à domicile. Kherrata et Seddouk ont vibré, hier, sous les pas des hirakistes décidés à renouer avec la mobilisation populaire en prévision de la célébration du deuxième anniversaire du déclenchement de la Révolution du sourire. À Kherrata, la procession humaine s'est ébranlée, vers 10 h 30, depuis la symbolique place du 16-Février, située à la sortie est de la ville. Scandant les slogans habituels du Hirak, les marcheurs brandissaient, aux côtés du drapeau national et de l'emblème amazigh, des portraits de certaines figures emblématiques du mouvement populaire, à l'image de celui du défunt moudjahid Lakhdar Bouregâa, ancien commandant de la wilaya IV historique. "Djazaïr hourra démocratia" ( Pour une Algérie libre et démocratique ), "Sem3ou, sem3ou ya ennas, Abane khella w'saya, dawla madania matchi âaskaria" (Ecoutez ! Abane a laissé un testament : la primauté du civil sur le militaire), "Mazalagh d-Imazighen" (Nous demeurons des Amazighs), "Les généraux à la poubelle, El-Djazaïr teddi el-istiqlal", "Ulac smah ulac" (Pas de pardon), "Système dégage", "Irhalou ya el khawana" (Dégagez ! Traîtres !), "Tilelli i-mahvas nerraï" (Liberté pour les détenus d'opinion), "El havs i-makaran, tilelli i-maghrassen" (La prison pour les voleurs, la liberté pour les militants) ou encore "Libérez les otages" sont autant de slogans scandés par les manifestants tout au long de leur parcours. Après avoir sillonné l'artère principale de la ville de Kherrata, la foule se rassemble devant le siège de la mairie de Kherrata, point de chute habituel de cette marche hebdomadaire. Lors de leur rassemblement, les manifestants reprennent les mêmes chants, tout en appelant les hirakistes d'autres régions du pays à rejoindre massivement la marche nationale, prévue le 16 février prochain, dans la ville de Kherrata. Cette date historique coïncidera avec le deuxième anniversaire du premier soulèvement populaire contre le 5e mandat de Bouteflika. "Malgré la répression, les intimidations, les emprisonnements des militants et des hirakistes pour avoir exprimé pacifiquement leur opinion, l'instrumentalisation de la crise sanitaire, les provocations, la campagne abjecte de dénigrement contre toute voix discordante et les différentes tentatives de normalisation et de division du Hirak, les Algériens sont restés vigilants, déterminés à poursuivre leur mobilisation pacifique pour réaliser les objectifs nobles du Hirak", lit-on dans l'appel à la marche du 16 février 2021, lancé par un collectif citoyen dénommé "Les Forces du Hirak de Kherrata". Par ailleurs, à Seddouk, le coup d'envoi de la manifestation a été donné vers 11h, devant le siège de la mairie. Les marcheurs, qui ont scandé les mêmes slogans que ceux du Hirak, ont eu à parcourir les artères principales de la ville avant de regagner leur point de départ. La foule réclame, à travers cette démonstration de rue, "la libération de tous les détenus politiques et d'opinion", "le départ définitif du système", "le respect de la volonté populaire", "le changement radical de système politique", "l'instauration d'un véritable Etat civil, démocratique et social".