La Fédération du personnel du commerce, qui a appelé à la grève suite à la décision du Conseil national prise le 25 janvier dernier, vient d'annoncer "la suspension temporaire" de son mouvement et " son report pour mars prochain". Joint par téléphone, Youcef Rabia, le secrétaire général de la Fédération qui active sous l'égide du Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap), nous a confié, hier, qu'il n'était pas question de "baisser les bras" et qu'il s'agit plutôt de "sagesse et de choix stratégique". Il précise cependant que "la grève, toujours d'actualité, est prévue pour les 15,16 et 17 mars et les 23, 24, 25 mars en l'absence de résultats probants concernant nos revendications". C'est donc un mois de sursis qui est accordé à la tutelle pour "débloquer la situation" faute de quoi le personnel du commerce empruntera à nouveau le chemin de la protesta. "Nous avons été invités par le ministère à entamer des pourparlers. Et c'est à ce titre que nous avons rencontré, samedi dernier, le ministre du Commerce et le ministre délégué au Commerce extérieur avec lesquels nous avons passé en revue les différentes revendications formulées il y a déjà un moment", a indiqué notre interlocuteur qui ajoute : "Le ministre nous a demandé de lui accorder une échéance parce que, selon lui, notre dossier doit d'abord bénéficier de l'aval du Premier ministre pour être débattu entre le commerce, la fonction publique et les finances. Le ministre nous a assurés aussi que notre dossier a été transmis à la chefferie du gouvernement le 6 février courant." Les raisons qui ont poussé au report de la grève du personnel du commerce sont à lier à la conjoncture du pays qui demande, de l'avis du responsable de la fédération, "à se montrer patients sans se détourner des objectifs". À ne pas perdre de vue non plus la décision de justice du tribunal de Bir Mourad-Raïs communiquée dimanche qui interdit la tenue de la grève aux dates annoncées par la fédération. À rappeler les doléances du personnel du commerce qui portent, essentiellement, sur l'amélioration du pouvoir d'achat et l'augmentation des primes. À ce propos, Youcef Rabia a mis en avant d'autres revendications concernant l'amendement de certains articles des statuts et du régime de compensations quant aux primes de risque et d'astreinte. Autrement dit, la fédération revendique, globalement, la révision du statut particulier pour permettre une revalorisation salariale en adéquation avec les autres corps similaires. Il réclame, également, pour les travailleurs, leur part des revenus du Centre national du registre du commerce (CNRC), ainsi que l'ouverture des postes budgétaires pour les travailleurs qui ont eu des diplômes au cours de leur période de travail et le rééchelonnement des fonctionnaires ayant plus de 10 ans d'expérience.