Malgré leur libération, les détenus élargis sont convaincus qu'il y a toujours injustice. Particulièrement Laâlami qui considère que le combat n'est pas terminé. Après Lahcène Bencheikh et Nabil Bahloul, libérés vendredi, le premier de la prison d'Aïn Soltane de Bordj Bou-Arréridj, le deuxième de la prison d'Aïn Oulmène dans la wilaya de Sétif, hier c'était au tour de 6 autres détenus de quitter les prisons d'Aïn Soltane, d'Aïn Oulmène (Sétif) et de Tadjnant (Mila). De la prison d'Aïn Soltane à Bordj Bou-Arréridj, Brahim Laâlami, Hassan Zebiri et Ali Chernine sont sortis, hier, samedi. Mohamed Touahria n'a pas pu quitter la prison. Selon le collectif des avocats de la défense, il est poursuivi dans une autre affaire criminelle, donc impossible de le sortir avant le procès. Moussa Laâlami (frère de Brahim Laâlami) et Mourad Chelliga n'ont pas été touchés par cette grâce. "Leurs dossiers n'ont pas été classés parmi les détenus du Hirak", dira Me Mounir Gherbi qui précise que c'est Mourad Chelliga qui avait demandé de ne pas le classer parmi ce groupe d'activistes. Moussa Laâlami et Mourad Chelliga sont jugés pour "outrage et violence sur fonctionnaires et institutions de l'Etat". Ils ont été interpellés le 8 septembre 2020 et reconnus coupables et condamnés, le 15 janvier 2021, à huit mois de prison ferme. Après une longue attente vendredi, des parents, des proches, des amis et des avocats se sont regroupés aux abords de la prison d'Aïn Soltane pour guetter la moindre information ou le moindre mouvement qui parviendrait de cette grande prison qui s'étend sur 19 hectares. Vers 14h, le premier détenu à être élargi est Brahim Laâlami, accompagné du blogueur Hassan Zebiri. En attendant la sortie d'Ali Chernine, Mourad Chelliga, Moussa Laâlami et Azzedine Benbelkhir. Le dossier d'Azzedine Benbelkhir sera examiné, aujourd'hui (dimanche 21 février). Arrêté le vendredi 4 septembre 2020, lors d'une manifestation contre le pouvoir en place et condamné, lui aussi, à un an de prison ferme et à une amende de 100 000 DA. À sa sortie de la prison d'Aïn Soltane, Brahim Laâlami a déclaré que le combat continuait. "Même si notre visage est fatigué, notre âme restera toujours vivace", a-t-il déclaré en ajoutant : "Comment pourrions-nous nous réjouir alors que nous sommes dans un pays d'injustice ?" Son père, présent devant la prison d'Aïn Soltane, n'a pu contenir sa joie en serrant son fils dans ses bras, mais en apprenant que Moussa, son deuxième fils, ne sortait pas et qu'il n'avait pas été touché par la grâce présidentielle, sa gaieté s'est estompée. Pour rappel, l'activiste Brahim Laâlami a été condamné, le 15 février 2021, à 2 ans de prison ferme assortie d'une amende de 200 000 DA. Brahim Laâlami avait été jugé sans la présence de ses avocats qui avaient boycotté l'audience du 8 février dernier pour protester contre ce qu'ils avaient considéré comme "une absence de conditions d'un procès équitable". Par ailleurs, le dossier du procès en appel du détenu d'opinion Hassan Zebiri, est en délibération pour le 22 février 2021. Condamné à une peine de six mois de prison ferme et 50 000 DA d'amende, Hassan Zebiri a été poursuivi pour "outrage à corps constitués, atteinte à la personne du président de la République et attroupement non autorisé", a indiqué Me Zine Boukhari, l'un de ses avocats bénévoles. Quant à Ali Chernine, en prison depuis septembre 2020, il avait été condamné à un an de prison ferme et 100 000 DA d'amende. Il était poursuivi pour "attroupement non armé, atteinte à la personne du président de la République et outrage à corps constitués". À la prison d'Aïn Oulmène où vendredi Nabil Bahloul est sorti, hier après-midi, c'était au tour de deux autres détenus, Azzedine Bouteba et Hamid Hadjam, d'être libérés. Ces deux hirakistes avaient été condamnés à un an de prison ferme et à une amende de 100 000 DA pour "attroupement non armé, atteinte à la personne du président de la République et outrage à corps constitués". Abderrezak Abbache, détenu du Hirak, a, lui, quitté hier la prison de Tadjenant, dans la wilaya de Mila.