Le parquet de Bordj Bou-Arréridj a requis une peine de trois ans de prison ferme à l'encontre de deux frères de Brahim Laâlami et d'un de ses amis accusé de rebellion, selon le collectif des avocats de la défense. C'est pour avoir défendu leur frère lors de son arrestation musclée, que Moussa Laâlami, en prison depuis le 9 septembre 2020, et son frère Yasser, sous contrôle judiciaire, sont poursuivis, entre autres, pour "outrage à corps constitués" et "utilisation de la force contre un agent de la force publique". Mourad Chelliga, un ami de Brahim Laâlami, en détention, est poursuivi dans la même affaire et pour les mêmes faits que la famille Laâlami qui remontent au 8 septembre dernier, lorsque les forces de l'ordre ont arrêté Brahim Laâlami, ses frères Moussa, Yasser et Mohamed, ainsi que son ami Mourad Chelliga. Une interpellation que les parents et amis ont qualifiée de "musclée". D'ailleurs, Brahim Laâlami a été admis à l'hôpital où on a dû lui faire de nombreux points de suture avant de revenir au commissariat.Présentés devant le magistrat instructeur, en l'absence de leurs avocats qui avaient alors dénoncé l'attitude du juge d'instruction, Brahim Laâlami, son frère Moussa et son ami Mourad Chelliga avaient été placés sous mandat de dépôt. Yasser, l'autre frère de Brahim Laâlami, a été placé sous contrôle judiciaire. Quant au petit frère, Mohamed Laâlami, il a été convoqué devant le juge des mineurs avec son père. Le procès des trois premiers accusés, Mourad Chelliga, Moussa et Yasser Laâlami, s'est ouvert jeudi 14 janvier 2021 devant le tribunal de Bordj Bou-Arréridj. Dans son réquisitoire, le procureur de la République a requis une peine de trois ans d'emprisonnement à leur encontre, a annoncé Me Zine Boukhari, un avocat du collectif de la défense. "Le procureur a réclamé trois ans de prison ferme et une amende de 500 000 DA à l'encontre des prévenus", a-t-il précisé. "Le verdict sera prononcé le 21 janvier prochain", ajoute-t-il. Dans leurs plaidoiries, les avocats de la défense ont demandé l'acquittement, tout en rappelant les principes de droit et surtout celui de la liberté d'expression, de circulation et d'opinion. "Ils étaient dehors. Ils allaient assister à l'enterrement de notre confrère Me Terek Zeddam. Ils n'étaient ni dans une manifestation ni dans un rassemblement. Ils étaient devant leur domicile", rappelle Me Zine Boukhari. En face du tribunal, un petit groupe composé des familles et d'amis des prévenus attend les nouvelles du procès. Dans le calme et sans les chants habituels, leur discours politique est toujours là. "En pleine crise sanitaire, les autorités multiplient les détentions et les poursuites à l'encontre de militants et de blogueurs, afin d'empêcher une reprise du Hirak", selon ces activistes. Une dizaine de personnes sont actuellement emprisonnées et une trentaine d'autres — en lien avec le Hirak et/ou les libertés individuelles — sont poursuivies à Bordj Bou-Arréridj. Des poursuites fondées, beaucoup plus, sur des publications sur Facebook critiquant les autorités, d'après le collectif des avocats.