Pour la seule année 2020, les services de la subdivision forestière d'El-Milia ont établi 85 p.-v. contre ces infractions, pour une superficie de 200 493 m2. Plus que jamais en péril, mais aussi au centre des préoccupations des responsables concernés à la Conservation des forêts, les espaces forestiers à Jijel n'en finissent pas de subir au quotidien des atteintes de toutes parts. Accaparés illégalement, défrîchés ou carrément incendiés, ces espaces risquent de subir un sort fatal. Des universitaires et des spécialistes ont déjà tiré la sonnette d'alarme sur cette situation, mais peine perdue. L'arrogance et l'agressivité prennent souvent la forme d'un véritable pillage d'une richesse qui perd chaque année des espaces entiers de son couvert végétal. Si à la Conservation des forêts les p.-v. établis témoignent des interventions des agents forestiers pour réprimer ces pratiques d'agression contre la forêt, il n'en reste pas moins que des constructions illicites ont pris forme en plein cœur d'une forêt qu'on décime pour les besoins de ces accaparements illicites. Tout d'abord, le bilan des interventions des services de la Conservation des forêts en 2020 : il a été fait part de multiples actions pour tenter d'endiguer ce phénomène. Les statistiques communiquées concernent la région d'El-Milia, la plus touchée par ce phénomène dévastateur qui a fait perdre à la forêt une bonne partie de son couvert végétal, principalement tout autour du barrage de Boussiaba, ainsi que dans d'autres sites. Cela dit, pour la seule année 2020, les services de la subdivision forestière d'El-Milia ont établi 85 p.-v. contre ces infractions, pour une superficie de 200 493 m2. Ces p.-v. concernent des délits d'occupation illicite de terrains forestiers, la tentative de construction dans les domaines forestiers, le défrîchement et la coupe d'arbres dans les espaces forestiers. Durant la même année, et dans la même subdivision, il a été procédé à la saisie de 140 sacs de charbon du bois issus des agressions contre le domaine forestier et de 60 m de grillage de clôture Zimmerman utilisé dans l'accaparement de ces espaces. Les mêmes services annoncent également la saisie de 21 stères de bois, en plus des outils utilisés pour la construction dans les sites forestiers. Sur le terrain, ces saisies et ces interventions paraissent minimes par rapport à ce que ces pratiques ont fait subir à la forêt. Et pour cause, dans plusieurs sites, on assiste encore à des atteintes répétées contre une forêt qui disparaît de jour en jour, sous les coups de boutoir d'individus qui ne se lassent pas de la décimer. Sur l'ancienne route de Collo, allant jusqu'au lieudit Taghza, ou encore du côté du CW 139 B, l'atteinte à la forêt continue de sévir au grand jour, déboisant totalement certaines de ses surfaces. C'est ainsi que l'accaparement du domaine forestier continue de plus belle, s'ajoutant aux ravages causés par des incendies qui ont décimé ce qui reste de cette forêt, comme si elle n'appartient plus au domaine de l'Etat, eu égard à ce qu'elle subit. Si certains défrîchent ces domaines pour les besoins de les transformer en espaces agricoles, notamment à des fins d'arboriculture, d'autres le font à des fins qui n'ont rien à voir avec cette activité, usant et abusant de ce procédé d'atteinte à la forêt. En tout état de cause et de l'aveu même des responsables de la Conservation des forêts, ce phénomène est très répandu, notamment à El-Milia, dont une grande partie de ses espaces forestiers sont partis en fumée, alors que d'autres sont défrîchés et illégalement accaparés.