Des dizaines d'habitants de la localité de Aïn Zbira, située à moins de 5 km de la commune de Aïn Smara ont recouru, lundi 22 février, et pour le deuxième jour consécutif à la fermeture de la route reliant leur localité à la nouvelle circonscription administrative Ali-Mendjeli pour revendiquer un quota d'aides à l'habitat rural et l'amélioration de leur cadre de vie. Ayant barricadé la chaussée à l'aide de troncs d'arbres, des blocs de pierre et brûlé des pneus, les contestataires ont affirmé n'avoir jamais bénéficié de quota de cette formule de logement en dépit de plusieurs demandes déposées depuis plusieurs années. "Nous habitons dans cette localité depuis plus d'une trentaine d'années, nous n'avons jamais bénéficié d'aucune formule de logement alors que nous occupons depuis des décennies ces bidonvilles insalubres qui ne répondent à aucune des normes requises en matière d'habitation. Nous avons déposé plus d'une trentaine de dossiers depuis plus de 10 ans, mais nous n'avons toujours rien reçu", a lancé l'un des protestataires, rencontré sur les lieux. "Notre patience a atteint ses limites devant les promesses non tenues par les autorités locales (APC, daïra et wilaya), en dépit de la tenue de plusieurs réunions avec nos représentants. Nous n'avons pas d'autres moyens pour faire entendre notre voix que de fermer la route, car nous n'avons pas bénéficié de logements ruraux, ni dans l'ancien ni dans l'actuel programme alors que la wilaya de Constantine a bénéficié récemment de 200 aides financières supplémentaires au logement rural au titre de l'exercice 2020", a-t-il ajouté. Les protestataires ont déploré notamment la marginalisation dont ils sont victimes de la part des autorités locales. Aussi, ils ont interpellé le premier responsable de la wilaya à prendre en considération, dans les plus brefs délais, les doléances de plus d'une quarantaine de familles qui vivent dans des conditions lamentables. Par ailleurs, les habitants de la localité en question ont également réclamé le raccordement de leurs habitations au réseau de gaz et au réseau d'assainissement. Selon leurs témoignages, la situation empire à chaque fois que la période hivernale arrive et que les bonbonnes de gaz butane se font rares. "Nos enfants encourent un grand danger, la plupart sont atteints de différentes maladies dangereuses à cause du froid et de l'humidité, car la plupart des pièces dans chaque foyer ne sont pas suffisamment chauffées. Les bonbonnes que nous achetons sont excessivement chères et presque introuvables pendant cette saison", se plaint une mère de famille, avant d'ajouter : "Le réseau d'assainissement est inexistant et nous souffrons constamment des mauvaises odeurs qui se dégagent des eaux usées qui se déversent à ciel ouvert au milieu de nos habitations". Les habitants de Aïn Zbira comptent maintenir leur mouvement de protestation jusqu'à satisfaction de leurs revendications. Conséquence : les automobilistes qui se dirigeaient vers la nouvelle ville Ali-Mendjeli, en transitant par cet axe routier, ont été contraints de faire de grands détours ou de rebrousser chemin au moment où des bouchons énormes se sont formés notamment au niveau des entrées de Aïn Smara et de la nouvelle ville Ali-Mendjeli.