Plus d'un an après la démission d'Ali Benflis, le parti Talaie El-Houriat (Avant-garde des libertés) se retrouve englué dans une interminable crise. Un bras de fer oppose, en effet, le président par intérim, Abdelkader Saâdi, et une bonne partie des membres du conseil national. Pour trancher probablement la question de participer ou pas aux élection législatives du 12 juin prochain, le président par intérim a convoqué un congrès pour le 19 mars prochain. Mais des membres du comité central, qui se disent majoritaires, s'opposent à une telle entreprise. C'est pourquoi, ils ont adressé un courrier au ministère de l'Intérieur pour demander d'invalider cette rencontre. Avant cela, ils comptent tenir une réunion de leur instance le 17 mars "à la demande de deux tiers" des membres du comité central pour rendre publiques des résolutions dans lesquelles, ils vont très probablement annoncer la mise à l'écart de l'homme qui fait office de président du parti depuis fin 2019. Selon un communiqué signé par des membres du comité central, les cadres de cette formation politique, créée en 2013 par Ali Benflis, ont demandé au président par intérim la tenue d'une cession du comité central avant d'aller vers la réunion d'un congrès dans la sérénité. Mais Abdelkader Saâdi aurait refusé cette option, indique le document. Les membres du CC accusent le président par intérim de vouloir opérer "un coup de force" en appelant à l'organisation du congrès de ce parti. Les rédacteurs du document rappellent que la réunion extraordinaire du comité central, en décembre 2019, avait prévu la constitution d'une commission de préparation du congrès. Mais "le président par intérim a refusé de la constituer", est-il noté dans le document. Ce bras de fer a révélé le malaise qui couve depuis longtemps au sein de ce parti. L'été dernier, un des fondateurs du parti, l'ancien porte-parole Ahmed Adhimi avait claqué la porte du parti en justifiant sa décision par les agissements d'Abdelkader Saâdi. "Aujourd'hui, je refuse de rester dans un parti qui fonctionne toujours avec les anciennes pratiques. Nous sommes un parti de l'opposition, et entre le parti et la démocratie, j'ai choisi cette dernière, alors que certains cadres sont dans une autre logique", avait-il écrit. "Le parti regroupe une quarantaine de compétences, notamment des ministres, des diplomates et des officiers supérieurs. Nous avons produit des idées et des documents très intéressants. Nous voulions être un leader de l'opposition. Malheureusement, au moment où certains œuvraient pour construire un véritable parti, d'autres ont vu dans Talaie El-Houriat un cadre pour l'élection présidentielle, d'où nos divergences", regrettait Ahmed Adhimi, qui annonçait à l'occasion qu'il était contre la candidature d'Ali Benflis à la présidentielle de 2019.