Epicentre incontestable du mouvement populaire du 22 Février 2019, la ville de Kherrata demeure fidèle à ce rendez-vous hebdomadaire avec l'histoire. Sa population également qui tient, depuis cette date, à marcher chaque samedi pour rappeler les revendications légitimes du mouvement populaire. Un mouvement qui n'a pas pris une ride et qui ne risque pas de s'estomper tant que ses revendications ne seront pas satisfaites. En effet, depuis la reprise des marches des samedis par le Hirak dans la région en novembre dernier, les irréductibles du Hirak n'ont raté aucun samedi pour réaffirmer leur fidélité à leur mouvement pour "un changement radical du système". Hier, ce sont encore des centaines de citoyens qui ont investi les rues du centre-ville de Kherrata par une marche populaire. Comme toutes les précédentes marches, dès 9h, des groupes de manifestants commençaient à converger vers la place du 16-Février, à la sortie est de la ville et point de départ habituel des marches hebdomadaires dans cette localité. Vers 10h, la procession humaine a battu le pavé jusqu'en face du siège de l'APC de la même ville. Brandissant le drapeau national et l'emblème amazigh, des centaines de citoyens ont pris part à la manifestation en parcourant la route nationale qui traverse la ville malgré le froid glacial qui sévit dans la région. Tout au long de l'itinéraire de la marche, les centaines de manifestants n'ont pas cessé de crier à tue-tête les slogans chers à leur mouvement. "Djazaïr houra dimocratia" (Algérie libre et démocratique), "Dawla madania machi aâskaria" (pour un Etat civil et non militaire), "Presse libre et justice indépendante", "Ulac l'vot ulac" (pas d'élection), sont autant de slogans scandés par les manifestants. À leur arrivée devant le siège de la mairie, point de chute de toutes les marches, les manifestants se sont dispersés dans le calme après avoir organisé un rassemblement de courte durée et repris en chœur les mêmes slogans. L. OUBIRA