L'association Ilmezyen n'Bounouh et le club vert les Amis de la nature ont organisé, samedi 20 et dimanche 21 mars, une première édition de la fête des plantes médicinales que ses initiateurs comptent transformer en un rendez-vous annuel afin de valoriser ce trésor naturel jusque-là méconnu. Pour les initiateurs de cette fête, organisée en collaboration avec l'APC locale et abritée par la maison de jeunes du chef-lieu communal, l'objectif visé n'est autre que le retour à l'utilisation de ce trésor naturel, la vulgarisation des connaissances concernant les bienfaits et l'utilité des plantes pour la santé, la sensibilisation aux dangers de l'utilisation excessive de certaines plantes et la promotion du volet curatif de nombreuses autres. Ainsi, une grande exposition de variétés de plantes a été organisée pour permettre aux visiteurs d'apprendre les vertus et les dangers de leur utilisation. Une conférence a été animée à l'occasion par Aziz Mehdi, responsable au Parc national du Djurdjura, qui a présenté un exposé détaillé sur les plantes médicinales répertoriées jusqu'à présent dans le massif forestier du Djurdjura. "Nous avons déjà recensé 266 plantes médicinales, dont les vertus ne sont pas toutes à présenter dans une conférence. Nous poursuivons toujours nos recherches pour identifier d'autres plantes", a-t-il souligné, avant d'expliquer que s'il est vrai que le recours à cette médecine palliative ces derniers temps a pris beaucoup d'ampleur, il est aussi vrai que des précautions devront être prises, notamment par rapport à leur dosage qui, dit-il, peut constituer un véritable danger pour la santé, voire même devenir mortel, quand celles-ci sont prises sans respecter les normes. "Je lance un appel urgent pour la protection de ce trésor. Je peux dire que nous avons remarqué que certaines plantes pourraient disparaître dans quelques années, parce que c'est devenu un commerce pour certains braconniers de la nature", a-t-il soutenu. Le programme s'est poursuivi avec la présentation d'un film documentaire sur l'arch Nath Smaïl et ses richesses naturelles, puis d'un autre documentaire dédié exclusivement aux plantes médicinales, réalisé par le club vert des Amis de la nature. Un hommage a été également rendu à l'une des plus vieilles femmes du village, en l'occurrence Zaâzi Hidja, qui avait soigné des milliers de malades grâce à ces plantes. "Elle avait des mains expertes. Pratiquement toutes les femmes du village lui demandaient conseil pour soigner notamment leurs bébés. Elle intervenait à chaque fois qu'on sollicitait ses services. Elle avait fait une grande carrière dans la médecine traditionnelle chez nous", a rappelé un septuagénaire, qualifiant cette femme de "médecin" de l'arch Nath Smaïl durant des décennies.