Face à l'envolée du prix du poulet qui a atteint les 400 DA le kilo, des spécialistes proposent de mettre en place le Syrpalac (système de régulation des produits de large consommation) au profit de la filière avicole, une sorte de feuille route élaborée par le ministère de tutelle et dont a bénéficié la filière de pomme de terre début 2020. Le prix du kilo de viande de poulet de chair a dépassé tout entendement ces derniers jours à Aïn Témouchent. Il a atteint 400 DA/kg, lundi 22 mars, provoquant, du coup, une exaspération générale dans la wilaya. Et un appel au boycott de ce produit a été déjà lancé jusqu'à la baisse de son prix, avant le mois de Ramadhan. C'est que le prix du poulet de chair est passé du simple au double dans la wilaya, soit de 220 DA à 400 DA, sans parler du prix de la dinde qui donne le tournis aux clients et dont les petites bourses s'en étaient déjà passé, à l'instar de la sardine qui, jadis, était considérée comme le plat du pauvre mais dont le prix, aujourd'hui, oscille entre 1000 et 1200 DA le kilo. Les raisons de cette flambée des prix ? Chouiref Mohamed, inspecteur vétérinaire à la direction des services agricoles de la wilaya, a qualifié cette hausse vertigineuse de "normale". Selon ce cadre des services agricoles, elle est due particulièrement à la cherté de l'aliment de volaille à laquelle font face les éleveurs, sachant que le prix du complément minéral vitaminé (CMV) a frôlé les 7000, voire 8500 DA/quintal. "Ce qui n'a pas manqué d'influer négativement sur la production avicole en plus des frais destinés aux médicaments vétérinaires. Et à l'insuffisance de la main-d'œuvre et du prix élevé du poussin, il faut ajouter cette menace de l'apparition de foyers de la grippe aviaire, particulièrement en cette période", a expliqué à la presse, M. Chouiref. Face à cette situation, la plupart des aviculteurs ont dû abandonner cette activité par crainte de subir des pertes, sachant que dans certaines wilayas, le prix du poulet a atteint 450 DA/kg. Ce qui a contribué à éroder le pouvoir d'achat du citoyen qui a du mal à subvenir aux besoins de sa famille. Des spécialistes ont proposé des solutions, comme la réactivation du programme de stockage au niveau des chambres froides, dans la mesure où la wilaya de Aïn Témouchent compte 400 établissements de production toutes formes confondues, dont les serres, mais aussi les petits et grands bâtiments qui totalisent une capacité d'environ un million de têtes de volaille. Il s'agit du Syrpalac (système de régulation des produits de large consommation) qui est une sorte de feuille route élaborée par le ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, dont a bénéficié la filière de la pomme de terre au tout début de l'année 2020. La même feuille de route devra être élaborée pour la filière des viandes blanches qui prend en charge le stockage dans les chambres froides réquisitionnées lorsque le prix de la viande marque une baisse pour permettre de déstocker la marchandise en cas de hausse du prix du poulet à l'effet d'inonder le marché et par ricochet casser les prix imposés par les spéculateurs. Laquelle des deux solutions contribuera à faire baisser le prix du poulet, le boycott comme moyen dissuasif ou bien la réactivation du programme Syrpalac de stockage ? M. LARADJ