Boudée ou ignorée, la viande blanche va peut-être rejoindre la viande rouge inaccessible aux petites bourses. Cette ménagère s'est rabattue sur les ailes pour confectionner sa chorba. Une autre a acheté des abats. Rares les personnes qui osent acheter un poulet entier. Le plus petit dépasse les 500 dinars. Pour les petites bourses, c'est inaccessible. Quelle justification donner à cette hausse alors que la filière avicole a bénéficié des aides de l'Etat ? Si certains évoquent l'absence d'une organisation adéquate de la filière, d'autres parlent de la crise générée par la chute des prix du pétrole. Pour Hadj Tahar Boulenouar, porte-parole de l'Union générale des commerçants et artisans algériens, cette situation va perdurer jusqu'à fin février 2015. « En ce moment, a-t-il poursuivi, l'offre est moindre alors qu'il existe une pression sur la demande à cause des fêtes de fin d'année. » Par ailleurs, il explique cette hausse par les pertes subites, ces derniers mois, lorsque le prix du poulet oscillait entre 220 et 250 DA/kilo. Les éleveurs vendent au prix de gros entre 220 et 260/le kilo. Les grossistes, à leur tour, le cèdent entre 320 et 340 da et le revendeur le propose entre 360 et 400 da/kilo. Hadj Tahar Boulenouar relève, dans ce sens, que les charges à payer sont très importantes (location, transport, salaires...). En outre, ce responsable indique que les besoins en viande blanche sont estimés à 400.000 tonnes par an, alors que la production ne dépasse pas les 300.000 tonnes par an. En plus, le prix du poussin a augmenté passant de 30 DA/unité à 70 DA. Un autre revendeur de volaille, lui-même aviculteur, a avancé le froid qui s'abat en ce moment et qui peut être fatal aux poussins. Un autre évoque la hausse des prix des aliments de bétail. Un éleveur de poussins suggère carrément une nouvelle organisation de la filière. Il rappelle le prix de la pomme de terre qui a atteint 100 da/kg. Actuellement, le prix de ce tubercule a baissé pour osciller entre 45 et 50 da/kg. « Les secteurs du commerce, de l'agriculture ou encore les professionnels de la filière avicole doivent travailler ensemble pour baisser le prix de la volaille, car la célébration du Mawlid est prévue la semaine prochaine », suggère une mère de famille.