Résumé : Fayçal durement éprouvé, avait du mal à se remettre, il aura besoin d'aide. Les gendarmes avaient lancé une enquête suite à sa plainte contre X. Il se sentait coupable d'avoir gâché la vie de toute sa famille. Djamel reprit le chemin du lycée, son amie était heureuse de le revoir. Elle le soutiendra dans cette épreuve. Il tenait à réussir au bac pour faire plaisir à son père. Plus rien n'était comme avant, la famille de Djamel était anéantie. Ils ne s'en remettaient pas. Fayçal faisait une dépression, après sa sortie d'hôpital. Djamel avait l'impression de vivre un cauchemar, éveillé. Heureusement qu'il allait au lycée et que son amie réussissait à ramener le sourire sur son visage. -Accroche-toi, ça finira par lui passer. -J'ai l'impression qu'il ne veut pas s'en sortir, dit Djamel. Il sait qu'il faudra du temps et de l'argent. En plus de la menace qu'il plane sur la famille, les gendarmes font toujours des haltes devant la maison. J'ignore si c'est une bonne chose ! Si on n'attire pas trop l'attention, en étant sous surveillance. -Ils font leur boulot. Je ne crois pas que les terroristes s'en prendront deux fois à ton père. -Ils n'en ont pas besoin, dit Djamel. Il est en train de mourir à petit feu. Avant, il se levait avec un but de faire des affaires, d'amasser de l'argent, et là, il n'a plus rien. Et un jour, il devra régler ses dettes. Je crois que même si je me mettais à travailler, nous ne pourrions pas les rembourser. -Il a toujours un but dans la vie, le corrigea la jeune fille. Tout ce qu'il faisait, c'était pour sa famille. Il va se remettre debout pour vous. Vous comptez plus que l'argent. Dis, ton frère Norredine est au courant ? -Non, personne n'a de contact avec lui. Il n'a pas appelé depuis longtemps. Yemma se fait du souci pour lui. Ce n'était pas dans ses habitudes de ne pas donner de nouvelles. La dernière fois qu'il avait appelé, il étudiait et travaillait. Est-ce qu'il traverse une mauvaise passe ? On l'ignore. Tout ce que nous souhaitons, c'est qu'il aille bien. -Incha Allah khir. Ne t'inquiète pas pour lui, il est sauvé. Il ne vit pas dans la misère et l'insécurité. -Tu sais, parfois, j'ai peur que mon père perde la tête et nous oublie. -Mais vous deviez l'emmener voir un psychiatre ! -Il ne voulait pas, yemma passe ses nuits à le veiller, comme un enfant, confia Djamel. Si tu voyais comme elle a maigri. Je me fais du souci pour elle. -Elle est forte à l'intérieur. Concentre-toi sur les révisions. Quand tu le peux, passe du temps avec elle et ton père. Il peut se lever seul ? -Non, pour l'instant, il utilise un fauteuil roulant. Mais il refuse de sortir de la chambre et de voir même la famille et les amis. Parfois, il refuse d'être emmené chez le kinésithérapeute, c'est pour ça que je m'inquiète pour lui. Je crois qu'il broie du noir. En fait, je n'aime pas son silence. -On m'a dit que vous aviez une grande maison, avec un grand jardin. Il fait beau, il faut qu'il en profite, mets-le dans le fauteuil et emmène-le dans le jardin, le soleil et l'air frais lui feront du bien. Djamel, ton père finira par se remettre. Imagine la joie qu'aura ta famille à ton succès au bac. Djamel, nous allons avoir le bac et avancer dans la vie. Plus tard, dit-elle pleine d'espoir, tu solliciteras l'aide de ton père pour reprendre les affaires. Incha Allah que les gendarmes arrêteront les responsables de ces crimes. Comme ça, ton père retrouvera son calme et sa sérénité. Dans le fond, on peut comprendre ses peurs. Quand on voit la mort de si près, on fait tout pour ne pas la revoir. Djamel craignait que son père ne s'en remette jamais. Il se demandait si toutes les victimes du terrorisme réagissaient de la même manière. Jamais il n'aurait pensé que cela leur arriverait ni même que le terrorisme les toucherait un jour. Depuis qu'ils s'en sont pris à son père, le jeune homme s'intéressait à l'actualité. Il se rendit compte que chaque jour, la presse relatait des attentats ciblés. Le terrorisme frappait dans toutes les régions du pays. Il y avait chaque jour des morts et des blessés. La bête immonde s'en prenait aux jeunes filles, en les enlevant à leurs familles. Certaines étaient violées devant leurs parents, leurs frères avant d'être égorgées, lorsque ces derniers refusaient de céder au chantage. Djamel était soulagé que ses sœurs soient à la capitale chez leur oncle Amar. Il pensait à son père qui ne sortait plus et qui ne pouvait plus protéger sa famille. L'inquiétude et l'impuissance leur donnaient bien des nuits blanches.
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