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"Les secrets..." 71e partie
Publié dans Liberté le 13 - 10 - 2014

Résumé : Ihssane est emmenée en urgence. Ils ont failli la perdre en route. Une fois au bloc, elle revient à elle, le temps de murmurer "Pardon maman". La gendarmerie joint les familles des blessés. El-hadj est sous le choc. Il appelle son fils et le met au courant. Il n'a pas le courage de joindre Zina. Il charge son gendre de les retrouver à l'hôpital...
Des familles et des amis se trouvent dans le hall des urgences. Zina arrive peu de temps après sa famille. Elle descend rapidement de la voiture et court dans le couloir, vite rattrapée par son frère. La douleur déforme ses traits.
-Où est-elle ? Je veux la voir ! Laisse-moi voir ma fille !, crie-t-elle en larmes. Je ne veux pas la perdre !
-Ils sont en train de l'opérer !, dit Krimo. Courage okhti ! Il faut les laisser faire leur boulot ! Incha Allah ce n'est pas grave, et cet instant ne sera plus qu'un mauvais souvenir !
-Mon frère, si ma fille meurt, je meurs avec elle !
El-hadj et Guemra la prennent dans leurs bras puis la forcent à s'asseoir. Zina ne cesse de prier tout en pleurant. Sa main serre celle de son père.
-Priez avec moi pour qu'elle s'en sorte ! Ya Rebbi, eddini ou kheliha ! Elle est trop jeune !
Je veux mourir à sa place !
-Chut, ne dis pas de bêtises ! Ressaisis-toi ! Elle est entre les mains d'Allah ! Elle n'est pas morte et elle ne mourra pas !, dit avec certitude Krimo. Ça n'arrivera pas, tu entends ?
Zina se mord la lèvre de douleur, puis en voyant tous ces visages tristes et apeurés, elle se rappelle qu'elle n'est pas la seule à avoir son enfant au bloc opératoire. D'autres blessés sont en train de se battre pour vivre.
-Mais qu'est-il arrivé ?
Des gendarmes sortent d'un bureau, des papiers à la main. Krimo va vers eux, les salue puis se présente.
-Je suis l'oncle d'une des blessées. Comment est-ce arrivé ?
-Votre nièce était dans une Golf. Son ami a brûlé un stop et une voiture les a percutés. Une troisième n'a pas pu les éviter. Il y a sept blessés... Est-ce que le conducteur est un proche de la famille ?
-Non, pas que je sache. Je peux connaître son nom...
Mais les gendarmes se détournent de lui dès l'arrivée de la famille Hadj Abderrahman.
-Comment va mon petit-fils ?
-Tout comme les blessés, il est entre les mains des médecins ! Incha Allah, il y a plus de peur que de mal ! Hadj Abderrahman, dit l'un d'eux en le prenant par le bras et baissant la voix, il lui demande : Est-ce qu'il avait l'habitude de boire ou de se droguer ?
Le vieil homme le foudroie du regard.
-Comment osez-vous ?
-Il faut me comprendre âmmi el-hadj. Dans quelques heures, nous saurons si l'un d'eux a bu ou s'est drogué ! Je voulais m'assurer qu'ils ne trouveront rien...
-Ma famille ne compte aucun drogué ! Mon petit-fils est un étudiant, un garçon très bien !, le défend hadj Abderrahman.
Quelqu'un l'accompagnait ?
-Oui, une jeune fille... Sa famille est ici ! X Ihssane...
-Pauvre petite. Elle a travaillé chez moi cet après-midi !
Hadj Ahmed se lève lorsqu'il s'approche d'eux.
-Hadj Abderrahman ?,
l'interroge-t-il. C'est vous ?
-Oui. Votre petite-fille donnait des cours à mon petit-fils ! C'est une gentille fille, vraiment adorable ! Incha Allah elle s'en sortira ainsi que Ryan et les autres blessés ! C'est un accident qui me déroute. Ryan est un bon conducteur. Mais que faisait Ihssane avec lui ?
Hadj Abderrahman avait sa petite idée. Il aurait dû comprendre que si Ihssane s'était calmée et ne parlait plus de sa famille biologique, c'est parce qu'elle avait réussi à les approcher.
Elle avait réussi à entrer chez eux, rectifie-t-il au fond de son cœur.
Mais jusqu'où est-elle allée en les fréquentant ?
Est-ce que cet accident est juste un accident ou a-t-elle parlé de leur affiliation à son cousin, au point de le perturber dans sa conduite ?
Un infirmier sort dans le couloir.
- Nous avons besoin de sang : O négatif ! La famille d'Ihssane X... Veuillez passer au laboratoire !
Hadj Ahmed croise le regard de Zina. Il la regarde se prendre la tête entre les mains. Il devine le fil de ses pensées. Ils sont tous A positif.
- Du sang O négatif ?, demande hadj Abderrahman. Ce n'est pas un problème, je peux lui donner de mon sang !
L'infirmier lui demande de le suivre. Hadj Ahmed s'approche de Zina et il décide de lui dire la vérité. Cette partie qu'elle ignore et qu'Ihssane leur a délibérément cachée ! Pour avoir la paix...
(À suivre)
A. K.


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