Résumé : Le malheur avait frappé sa famille. Son père et son chauffeur avaient été pris pour cible. Ils étaient blessés, leur vie n'était pas en danger. Son oncle lui apprit aussi que le hangar avait été incendié ainsi que les vignes et les plantations d'oliviers. Mais tout ce qui comptait pour Djamel était que son père s'en sorte. Le reste ne comptait pas. Il fut bouleversé de voir son père en larmes, s'accrochant à leurs mains comme à la vie qu'il avait failli perdre. -Courage papa ! Je t'en prie, ne pleure pas. -Comment veux-tu que je ne pleure pas ? J'ai tout mis...ma vie, nos économies. Et l'argent emprunté ? Comment vais-je faire pour le rembourser ? -Chaque chose en son temps, tout ce qui importe, c'est que tu sois là, insista Djamel. Que serions nous sans toi ? Fayçal ne semblait pas l'entendre. Il pensait à son commerce parti en fumée, aux oliviers, aux vignes, à tous ces emprunts, à sa famille qui allait vivre un enfer. Cela faisait des mois qu'ils serraient la ceinture pour que le projet avance. Le fardeau qu'il portait les écraserait. Il ne restera rien. -Ils auraient mieux fait de me tuer, s'écria-t-il, bouleversant ses proches. Je veux mourir ! Fayçal tentait d'arracher le conduit d'oxygène, placé à son nez, puis il s'attaqua au cathéter de son bras. Djamel et son oncle tentèrent de l'en empêcher. Meriem sortit chercher de l'aide. Les infirmiers arrivèrent et l'empêchèrent de se blesser. On lui administra un calmant après avoir mis la famille dehors. Djamel tentait de réconforter sa mère alors que lui-même était bouleversé et peiné pour son père. Il se sentait inutile et impuissant, rien de ce qu'il dit ne semblait le réconforter. Rien de ce qu'il pourra faire, ne changera les choses. Il donnerait tout pour revenir en arrière avant que le malheur ne vienne frapper leur famille. Le chirurgien qui avait opéré Fayçal les rejoint et leur parla. En plus de les rassurer, il leur donna quelques conseils. -Il aura besoin de soutien, il faudra être patient avec lui. Si vous voyez qu'il n'est pas bien, emmenez-le chez un psychologue. C'est une épreuve difficile à vivre. -Nous serons là pour lui, promit Djamel. -Il devra être suivi par un kinésithérapeute à sa guérison. D'ici quelques mois, il sera de nouveau sur pied. -Incha Allah ! C'est tout ce que nous souhaitons. -Vous pouvez rentrer chez vous. Le calmant fera effet durant quelques heures. Allez vous reposer. Ils le remercièrent avant de rentrer à la maison, ils passèrent voir le chauffeur qui n'était pas encore réveillé. Ils parlèrent avec sa famille, les assurant de leur soutien. -Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas à nous appeler. -Aujourd'hui, vous n'êtes pas mieux que nous, mais votre soutien me touche, dit l'épouse du chauffeur. Espérons qu'Allah nous vienne en aide, et qu'ils se remettent vite. -Incha Allah. Les deux familles savaient que ce serait dur. La convalescence durera longtemps. Des gendarmes leur rendirent visite plusieurs fois, dans le cadre de l'enquête. Fayçal avait porté plainte contre x, suite à des menaces anonymes. Il avait refusé de céder au chantage et de verser les sommes exigées par les terroristes. Djamel, qui n'était pas au courant, se demandait comment il n'avait rien entendu et rien vu venir. Dans toute la région, on parlait d'eux. Les examens du bac approchaient. Meriem le força à retourner au lycée. Djamila sauta presque de joie en le voyant arriver. Elle écouta son cœur et aller vers lui, heureuse de le revoir et soulagée qu'il aille bien. Elle prit des nouvelles de son père. -C'est un miracle qu'ils s'en soient sortis. Mon père devrait bientôt sortir de l'hôpital, il est malheureux. Je ne l'ai plus vu sourire, c'est comme s'il était mort. Il est méconnaissable, je crains qu'il ait besoin d'un psychiatre. -Il a vécu un moment traumatisant, c'est normal, dit la jeune fille. Mais avec le temps, il ira mieux. Il est bien entouré... Dans quelques jours, nous passerons le bac, j'imagine qu'il compte sur ta réussite... Il s'en réjouira. -Moi aussi, je tiens à réussir. J'ai l'impression que la vie m'a lancé un défi, je vais le relever, promit-il. Avec toi, à mes côtés, ce sera plus facile.
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